29 janvier 2009

Pour sortir de la crise, privilégions les réformes structurelles

Le 27 janvier 2009

Le PS a finalement décidé de déposer une motion de censure. Je ne reviendrai pas sur les réserves exprimées la semaine passée mais plutôt sur les enjeux de la période.

Le contre-plan de relance que nous avons présenté a certes le mérite d'exister. À travers les dispositions qu'il comporte, il est en quelque sorte le revers social de la politique privilégiant l'investissement, mise en oeuvre par le gouvernement. Cela veut dire qu'il ne s'en distingue pas fondamentalement. Il s'agit pour l'essentiel dans les deux cas de mesures conjoncturelles qui, comte-tenu des limites inhérentes à ce genre de mécanisme, ne pourront suffire à enclencher et consolider un mouvement de relance.

La véritable question, si l'on veut bien considérer qu'une des causes majeures de nos difficultés réside dans la perte de confiance des acteurs économiques et sociaux, est bien celle de la « direction » que l'on veut donner au pays. Barack Obama ne s'y est, lui, pas trompé en commençant par assigner à son plan un objectif qui va au-delà de la seule relance : celui d'une économie fondée sur l'innovation et plus encore sur une « croissance verte ». Il a ainsi clairement indiqué aux Américains les enjeux du redressement à opérer et la stratégie pour y parvenir.

Plutôt que de débattre à longueur d'antennes du choix qu'il conviendrait de faire entre soutien à l'offre ou à la demande, ne conviendrait-il pas mieux de mettre en avant les réformes de structure indispensables pour reconstruire notre système de production en privilégiant les technologies « vertes ». Certes, le conseil européen a arrêté à l'automne un plan climat. Mais celui-ci, pour utile qu'il soit, privilégie une approche par trop réglementaire. Il affiche une carence quasi totale s'agissant des (nécessaires mais inexistantes) politiques coordonnées à l'échelle européenne en matière de maîtrise et de renouvellement des énergies.

Cette carence est lourde de menaces pour l'avenir. Elle laisse craindre en effet qu'en privilégiant le court terme, les politiques suivies s'avèrent inefficaces et surtout ne nous préparent pas au monde nouveau qui va sortir de la crise.

Gaëtan Gorce

25 janvier 2009

Interview de Ségolène Royal dans Le Parisien

Ségolène Royal, de retour des Etats-Unis, parle de Barack Obama et juge le plan de relance socialiste, dans lequel elle n’a pas retrouvé ses propres propositions. Elle annonce aussi qu’elle ne sera pas candidate aux élections européennes.
Rentrée jeudi des Etats-Unis, Ségolène Royal estime que le contre-plan de relance du PS « a le mérite d’exister ».
Mais la présidente de la région Poitou-Charentes réitère sa proposition d’entrer dans la direction du parti pour s’occuper de l’international.

Vous étiez la seule personnalité politique française présente à l’investiture de Barack Obama. Que vous a apporté ce voyage ?
La force que dégage la réconciliation d’un pays avec lui-même. Une foule immense, noire et blanche, compacte, recueillie, venue voir, de tous les coins d’Amérique et du monde, si ce qui arrivait était vrai. Barack Obama met aussi en place un plan de relance très puissant, qui peut avoir des conséquences positives en France. Il y a un lien très direct entre ce qui se passe à l’échelon international et ce qui se passe au plan local. Je vous parle de Poitiers, où je viens de réunir syndicats et chefs d’entreprise, pour réussir la croissance verte en région.

Nicolas Sarkozy a estimé, qu’en temps de crise, le faste de cette investiture était peut-être un peu déplacé…
La dignité, la sobriété et l’élégance de l’investiture de Barack Obama n’ont aucun point commun avec la soirée au Fouquet’s (NDLR : Nicolas Sarkozy avait invité ses proches dans ce restaurant le soir de son élection).
Pendant que vous étiez aux Etats-Unis, le PS a présenté son contre-plan de relance à la crise. Comment le jugez-vous ?
Les propositions sont nécessaires, car les mesures de Nicolas Sarkozy sont trop faibles. Par comparaison, le plan de Barack Obama est de 800 milliards de dollars sur deux ans, c’est-à-dire 3 % du PIB par an. Avec une priorité aux investissements dans la croissance verte.

Le contre-plan, présenté par Martine Aubry, est-il à la hauteur ?
Il a le mérite d’exister, mais il faut aller plus loin avec un volet sur la croissance écologique et sur la réforme fiscale. Il faut une modification structurelle de la façon de produire, de consommer. J’ai envoyé, il y a quinze jours, des propositions à la direction du PS, avec des actions concrètes sur la croissance verte, et je n’ai pas retrouvé cela dans le plan. J’espère qu’il y aura une deuxième étape…

L’eurodéputé Vincent Peillon affirme que vos proches ont été consultés pour ce plan, François Rebsamen dit le contraire. Qui faut-il croire ?
Il y a une façon très simple de faciliter la consultation de tous, c’est que Martine Aubry fasse ce que je lui ai demandé à la fin du congrès et qu’elle a refusé : intégrer les 50 % du parti que je représente, avec de nombreux responsables politiques de talent, dans la direction. Les Français et les militants attendent que nous soyons unis et que nous jouions collectif. Je suis toujours prête à prendre une responsabilité dans le parti. Je peux m’occuper de l’international par exemple… Comme ça, on ne me reprochera plus de me déplacer de ma propre initiative…
Plan anticrise, farouche opposition à l’Assemblée, motion de censure : le PS est à l’offensive ?
Oui, mais attention à l’image que l’on donne. Les Français n’ont pas envie que les gens se disputent. Ils souhaitent que les responsables politiques fassent converger leur énergie. Dans le contexte actuel, les provocations de la droite sont irresponsables. Je comprends d’autant plus la colère des députés PS qu’ils étaient prêts à discuter. Le risque, c’est la surenchère et que les Français renvoient dos à dos la droite et la gauche dans ce spectacle.
Dans moins de cinq mois ont lieu les élections européennes. Vous engagerez-vous ?
Comme toujours, je suis disponible pour faire campagne et défendre des idées. Vous l’avez vu pour les législatives, puis pour les municipales aux côtés des candidats.

Serez-vous candidate ?
Bien que très sollicitée, je ne l’envisage pas. Je préfère le mandat de présidente de région et je veux garder du temps pour approfondir la recherche d’idées neuves pour la gauche du XXI e siècle.

Hier matin, le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, s’est dit « scandalisé sur la violation de présomption d’innocence » dans l’affaire Julien Dray.
Julien Dray a droit à la présomption d’innocence. Comment, par exemple, un journal peut-il publier un document interne (NDLR : le rapport Tracfin) ? C’est choquant. Il faut respecter le droit des personnes.

Vous lui renouvelez votre amitié ?
Bien sûr. On a dit de moi que je l’avais lâché. Ce n’est pas le cas. Simplement, je ne peux rien dire de plus, car je n’ai pas d’informations.

21 janvier 2009

Ségolène Royal à Washington

"Oui, j'ai inspiré Obama", partout la presse en ligne reprend ces mots de Ségolène Royal prononcé à Washington DC.Mais sans jamais interroger le fond de la question : Y-a-t-il oui ou non une proximité idéologique et/ou une proximité de méthode démocratique entre Barack Obama et Ségolène Royal ?

La réponse est simple: Oui, Obama et Royal partagent une même vision de la façon de faire de la politique. Barack Obama comme Ségolène Royal met la participation des citoyens au coeur de son engagement politique et démocratique.Tous deux pensent, qu'au 21ème siècle, on ne fait pas campagne et on ne gouverne pas sur un mode caporal à la Nicolas Sarkozy, surtout si on veut profondément changer la société.

D'ailleurs aujourd'hui en lançant le nouveau site whitehouse.gov, Macon Phillips, directeur des nouveaux médias de la Maison Blanche a que la communication de la Maison Blanche via les nouveaux médias serait axée sur la "communication", la "transparence" et la "participation".
Un autre exemple récent ?Pendant la période de transition, Barack Obama et son futur Secrétaire d'Etat à la Santé ont lancé une vaste consultation participative pour préparer cette réforme essentielle à venir. Une réforme si difficile que Bill Clinton n'était pas parvenu à réaliser.Comme l'explique cet article du Washington Post de décembre, intitulé "
les politiques d'Obama se tournent vers leurs outils de campagne", l'équipe d'Obama à mis en place un site web de transition et fait appel aux citoyens et militants dans le cadre de réunions participatives pour préparer cette réforme et permettre aux citoyens d'y participer et de peser ("to weigh in"). Sans doute une manière de faire contre-poids face aux lobbys de Washington DC.Ainsi le sénateur démocrate Ken Salazar (Colorado) cité dans cet article déclare « le Président élu Obama croit que le vrai changement vient d'en bas, pas de Washington DC ».Et ceci est loin d'être un exemple isolé, puisque Barack Obama et son équipe promettent de multiplier ces opportunités pour le peuple américain peser et de participer aux changements qui vont s'opérer dans leur pays.

Même les "experts" ne s'y trompent pas ! La fondation Terra Nova, le "think tank" ou la boîte à idées de la gauche a envoyé aux Etats-Unis un groupe d'experts pour analyser la campagne de Barack Obama et en tirer tous les enseignements. Parmi ces experts on trouve : Benoît Thieulin (ancien responsable de la campagne présidentielle sur le web, fondateur de la Netscouade), Versac, Olivier Ferrand et même Bruno Jeanbart, Directeur des études politiques du sondeur OpinionWay !Après avoir analysé la campagne de Barack Obama, quelles recommendations font-ils aux partis et notamment au PS ?
« Une telle mobilisation de masse est possible en France » , affirme la fondation qui met en exergue la nécessité de "créer un parti de masse" en rupture avec la conception, chère à la gauche française, du « parti d'avant-garde où l'adhésion est filtrée ».
En bref, ils recommandent d'appliquer les propositions de Ségolène Royal au congrès du PS !
Et oui les faits sont bien tétus...

20 janvier 2009

Ségolène Royal annonce un plan de soutien à la filière automobile en région Poitou-Charentes

Ségolène Royal, Présidente de la Région Poitou-Charentes, s'est engagée aujourd'hui à signer la charte automobile et annonce que la Région apportera 2 millions d'euros supplémentaires pour financer un plan de formation pour les salariés licenciés afin de limiter les licenciements économiques et faciliter la formation des salariés de la métallurgie, la création d'un groupement d'employeurs dans la filière de la métallurgie notamment pour les salariés qualifiés afin de faciliter les coopérations inter-entreprises, mise en place d'un plan de développement, d'innovation et de diversification de la filière métallurgie comme cela a été fait pour la filière bois et enfin aide régionale à la mobilité pour les salariés licenciés de la métallurgie.
La Présidente de Région s'est largement mobilisée, avec les élus de la région, pour mobiliser les énergies positives, pour faire émerger des projets créateurs d'emplois demain et soutenir fortement la filière. Jean-François Macaire, Vice-Président de la Région Poitou-Charentes participera demain aux Etats Généraux de l'Automobile à Paris pour faire partager l'expérience de la région Poitou-Charentes, notamment sur le projet de véhicule électrique régional.
Ségolène Royal, Présidente de la Région Poitou-Charentes avait lancé dès les premiers signes de récession économique en janvier 2008, un appel à projet pour la réalisation d'une voiture électrique à bas coûts. L'objectif était multiple, constatant l'augmentation du coût des carburants et les difficultés de pouvoir d'achat des ménages, le réchauffement climatique et les effets des véhicules thermiques sur les émissions de CO², constatant les difficultés des sous-traitants de l'automobile à maintenir leur activité, la Présidente de région a souhaité lancer un appel à projet pour réalisation d'un véhicule électrique à 5000 euros et 0 émission de CO².
La Région Poitou-Charentes a souhaité accompagner les PME de la région dans l'innovation et le développement de nouveaux modes de déplacement pour soutenir la filière automobile et mieux répondre aux besoins des citoyens en terme de pouvoir d'achat et d'exigence environnementale.

17 janvier 2009

Politique d'immigration : le dessous des chiffres

Le Monde du 14 janvier

Le ministre de l'immigration et de l'identité nationale, Brice Hortefeux, ne manque pas une occasion - comme il l'a encore fait mardi 13 janvier à la veille de quitter son ministère - de brandir fièrement les résultats chiffrés de son action, notamment ceux des reconduites à la frontière.

La réalité a été camouflée pour tenter à tout prix de pouvoir afficher un bilan conforme aux objectifs plus que volontaristes de maîtrise de l'immigration imposés par le président de la République. Au-delà de ces jongleries statistiques, opérées dans une opacité aussi remarquable que regrettable, ce sont les aberrations bureaucratiques et les contradictions de la politique française d'immigration qui sautent aux yeux.

Il existe différents types de "reconduites". Certaines sont forcées, d'autres "volontaires". Ces dernières concernent le plus souvent des Roumains et parfois des Bulgares, qui ont le droit d'entrer en France sans visa. Ils y séjournent parfois au-delà des trois mois autorisés, puis décident de rentrer chez eux ou bien sont interpellés ; ils bénéficient alors des services de l'Etat français (retour par bus ou par avion et petit pécule), ce qui ne les empêchera pas de revenir en France quelque temps plus tard, toujours sans visa. Parmi les retours contraints, il y a aussi des "réadmissions". Elles permettent de remettre un étranger venu en France en passant par un pays de la zone Schengen aux autorités de ce pays. Mais rien ne garantit que, renvoyé en Allemagne, en Belgique ou en Pologne, il ne reviendra pas en France quelques semaines plus tard.

Pour les responsables de la police, les "vraies" reconduites concernent les étrangers que l'on ramène hors d'une zone de libre circulation vers la France, d'abord en Afrique, en Asie, en Amérique ou en Europe de l'Est. Or ces reconduites-là, les plus significatives, n'augmentent pas. Elles représentent moins de la moitié (46 %) des 14 660 reconduites annoncées par M. Hortefeux pour les cinq premiers mois de 2008 et concernent de plus des étrangers simplement "sans papiers".

Deux raisons expliquent un tel décalage. D'une part la fixation, par le président de la République, d'objectifs inatteignables. D'autre part une idéologie identitaire qui s'exprime dans la dénomination même du ministère de M. Hortefeux et dont le message semble clair : certains immigrés sont désirables ; d'autres - venus d'Afrique ou de Méditerranée - ne le sont pas. L'étude de terrain le confirme : la caractéristique de la politique française d'immigration est d'être aujourd'hui discrètement mais volontairement discriminatoire et de faire l'objet d'une politisation maximale afin de faire croire en la maîtrise complète et permanente du nombre et de l'origine des étrangers qui s'installent en France.

Certes, dans certains domaines, la continuité prévaut : ainsi la politique des visas, encore sous la cotutelle du ministère des affaires étrangères, est soumise, pour ce qui est des visas de court séjour, à l'approbation des partenaires européens. Les flux sont demeurés au niveau où ils étaient, environ 2 millions de visas accordés. Pour le moment, l'asile ne semble plus être la cible directe de la politique de Nicolas Sarkozy : la diminution du nombre des demandes, favorisée par la loi de 2003 (52 200 en 2003, 23 800 en 2007) n'a pas entraîné une baisse significative du nombre de statuts accordés (9 790 en 2003, 8 780 en 2007).

L'un des motifs de cette accalmie tient au fait que les réfugiés ne sont pas comptabilisés pour la réalisation d'un des grands objectifs fixés par Nicolas Sarkozy à son administration : une proportion de 50 % d'immigration de travail dans l'immigration totale. Quand cet objectif fut annoncé et répété, on se réunit pour examiner comment s'en approcher, à défaut de l'atteindre, tant il est hors de portée. En excluant donc les réfugiés des calculs, on gagne tout de suite quelques pour-cent.

Par ailleurs, on transfère des régularisations de la catégorie "vie privée et familiale" à la case "travail". Enfin, on essaie d'attirer des travailleurs, mais surtout de réduire par tous les moyens l'immigration pour lien de famille. Légalement, on ne peut soumettre à des quotas l'immigration de familles - encore moins discriminer selon leur origine géographique ou ethnique -, car la Constitution et le droit européen garantissent à toute personne qui remplit les conditions prévues par la loi le droit à une vie familiale normale. La fixation d'objectifs irréalisables permet néanmoins d'inciter les fonctionnaires à se libérer de leur obligation de respecter le principe d'égalité devant la loi et à appliquer des distinctions selon l'origine des migrants. Parfois, les consignes sont orales.

Au début de 2008, les préfets ont été ainsi surpris d'entendre un des responsables du cabinet de M. Hortefeux leur indiquer que s'ils ne traitaient pas les demandes de regroupement familial il ne leur en voudrait pas. Au ministère des affaires étrangères, on a été choqué d'entendre le même responsable indiquer son souhait d'en terminer avec l'accueil de boursiers africains, confirmant des instructions quasi officielles données aux services culturels des ambassades de France à l'étranger. Mais le plus souvent, la logique discriminatoire se traduit plus discrètement et efficacement.

Quand la politique d'immigration a ce type de visées sans pouvoir l'afficher, on multiplie les procédures bureaucratiques, afin de ralentir, voire de bloquer l'attribution de droits à des étrangers jugés "indésirables". Les tests ADN ont mobilisé l'opinion publique, mais la cible principale de la loi de 2007 était les conjoints de Français, catégorie principale de l'immigration familiale (50 000 titres de séjour par an). Les contrôles des mariages à l'étranger ont été durcis, mais cela ne suffit pas. Des tests de français ou de connaissance des valeurs de la République permettront de ralentir encore l'attribution de visas et peut-être de décourager les postulants de vivre ensemble.

Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS

16 janvier 2009

L'espoir à Gauche avec Vincent Peillon

Cher(e)s Ami(e)s,

Au Congrès de Reims, une puissante force de proposition et de rénovation s'est mise en mouvement. Notre motion, "l'Espoir à gauche, fiers d'être socialistes", est arrivée en tête lors du vote sur l'orientation politique, puis notre équipe, autour de Ségolène Royal, a rassemblé la moitié des suffrages militants.

Ensemble, nous avons incarné un espoir de changement, un souffle nouveau qui n'a aucune raison de retomber une fois le congrès passé. Les très nombreux militants socialistes, les femmes et les hommes de gauche, qui nous ont fait confiance ne nous le pardonneraient pas. Ils attendent désormais de nous que nous maintenions et renforcions la volonté d'une transformation en profondeur du socialisme français, de sa doctrine, de son projet, de ses pratiques.

Notre action politique doit se doter d'une image collective forte et visible, c'est là tout le sens que nous souhaitons donner au site « L'espoir à Gauche » que nous mettons en ligne aujourd'hui.
Nous avons donc le devoir d'inscrire notre action dans la durée. Renforcer les liens qui nous unissent, mutualiser nos pratiques, approfondir nos réflexions : telles sont les tâches auxquelles nous allons désormais nous consacrer. Ce site est celui de toutes celles et de tous ceux qui veulent, avec nous, mener à bien ce travail et faire renaître "L'Espoir à Gauche".

Avec toute notre amitié,
Pour l'équipe d'Animation Politique,
Vincent Peillon

Consulter et participer à notre Site en cliquant sur le lien :
« L'espoir à Gauche »

14 janvier 2009

Proche-Orient : Oui, l'arrêt de la guerre est possible

Déclaration de Ségolene Royal sur le conflit au Proche-Orient.
Paris le 13 janvier 2009,

Quiconque est aujourd’hui sincèrement attaché aux droits légitimes des peuples palestinien et israélien – un Etat viable et souverain pour le premier, une sécurité garantie pour le second – ne peut qu’être atterré par l’offensive militaire israélienne. Révolté par le calvaire des habitants de Gaza. Angoissé pour la sûreté à laquelle aspire la population israélienne.

Il y a deux ans, je me suis rendue à Gaza et en Israël à la rencontre des dirigeants puis j'ai longuement dialogué avec des groupes de jeunes étudiants. Des deux cotés, ces jeunes parlaient avec les mêmes mots, la même passion, le même regard farouche : « on veut faire naître nos enfants dans un monde en paix et on en a assez de la peur ».

Aucune victoire militaire de Tsahal ne garantira la sécurité d’Israël. Est-il possible d'arrêter ce conflit sans fin où les chances de paix sont périodiquement gâchées, parfois des deux côtés en même temps, par le choix à répétition de la politique du pire ? Quelle solution politique, équitable et durable, le permettra ?

Après avoir en équipe écouté, observé et analysé, je vois plusieurs jalons solides d'une paix juste et durable. Les voici.

Tout d'abord, la supériorité des armes n’a jamais mis à l’abri d’une défaite politique, elle l’a même parfois hâtée et c’est encore plus vrai aujourd’hui où l’opinion mondiale, informée comme jamais, voit sur ses écrans le déluge de feu qui s’abat sur Gaza, cette immense prison à ciel ouvert asphyxiée par le blocus et quotidiennement pilonnée.

C’est l’honneur d'Israel que des voix s’élèvent en son sein pour s’opposer à une guerre qui n’atteindra aucun des objectifs, officiels et officieux, que lui assigne le gouvernement israélien : ni l’arrêt des tirs de roquette sur les villes du sud ; ni le démantèlement du Hamas, au contraire installé en fer de lance de la résistance ; ni même la restauration de la capacité de dissuasion de l’armée israélienne, ébranlée après l’invasion du Liban ; ni même le message adressé à l’Iran et au « terrorisme » car les principaux bénéficiaires de cette opération brutale et, à terme, contre-productive, ne sont ils pas les djihadistes les plus obtus et les réseaux d’Al Qaida ?

Marek Halter a rencontré à Damas Khaled Mechaal, le chef du Hamas, à la veille du déclenchement de l’offensive israélienne. Celui-ci lui a dit, rapporte-t-il, que le Hamas qui prônait jadis dans sa Charte la destruction pure et simple de l’Etat d’Israël, était aujourd’hui « prêt à un accord sur la base des frontières de 1967 ». Qu’est-ce que cela signifie ? Une reconnaissance de facto de ce que le Hamas appelle désormais « l’entité israélienne ». Ce n’est pas – pas encore – une reconnaissance de droit de l’existence de l’Etat d’Israël et de son droit à la sécurité mais, dit Marek Halter, « c’est une avancée », qui rappelle d’ailleurs celle jadis accomplie par l’OLP.

Cette reconnaissance nécessaire, n'est-il pas vain d’en faire un préalable absolu à toute discussion alors qu’elle devra faire partie du package si l’on en vient enfin à des négociations sérieuses, équitables parce que respectueuses des droits des deux peuples et impliquant leurs représentants tels qu’ils sont et non tels que les uns ou les autres les voudraient a priori ?L’Europe doit enfin assumer avec force l’immense responsabilité historique qui est la sienne dans cet interminable conflit. Un peu d’histoire et de mémoire n’est pas inutile pour remettre les choses en perspective. Ce sont des persécutions - l’Affaire Dreyfus et les pogroms tsaristes, un crime contre l’humanité - la Shoah, tous perpétrés en Europe, qui ont conduit tant de survivants à mettre leur seul espoir dans un Etat-refuge. Ne l’oublions jamais.

Les Palestiniens peuplaient cette terre réputée « sans peuple pour un peuple sans terre » et en furent massivement expulsés. Il ne s’agit pas de faire tourner la roue de l’histoire en arrière mais de ne pas oublier que, colonisations britannique et française inclues, cette histoire est aussi la nôtre.Deux nations se sont constituées dont les peuples ont aujourd’hui des droits qui doivent être conciliés pour qu’ils puissent, l’un et l’autre, coexister dans la sécurité et la dignité.

Trop de pourparlers et d’accords de paix sont jusqu’à présent allés d’échec en échec, en dépit des rares moments où l’on s’est pris à espérer que la raison et la justice l’emportent grâce à quelques responsables suffisamment visionnaires et lucides qui, tous, ont aujourd’hui disparu et, pour certains, ont été assassinés par les extrémistes de leur camp. Yitzhak Rabin fut l’un d’eux. Il eut le courage de comprendre que l’escalade guerrière conduisait à l’impasse politique et que la sécurité d’Israël, avec laquelle il ne transigeait pas, exigeait une perspective crédible pour les Palestiniens. Cette « doctrine Rabin » est plus que jamais d’actualité. Les grandes lignes d’une paix honorable et efficace sont connues, il n’y a rien à inventer et plus d’alibi derrière lequel se cacher pour, une fois encore, en détruire les chances.

Pour ses responsabilités passées et pour sa responsabilité présente dans l’équilibre du monde, l’Europe doit peser de tout son poids pour que cette guerre de trop qui ne règlera rien soit enfin la dernière et pour que les enfants de Sdérot et de Gaza aient enfin droit à une vie normale dans des sociétés qui ne soient plus dominées par la peur et la haine de l’autre.

L’urgence, c’est l’arrêt immédiat des hostilités suivi d’un cessez-le-feu durable, avec envoi d’observateurs ou de forces internationales chargés d’en vérifier le respect. L’urgence, ce n’est pas seulement, des deux côtés, le silence des armes : c’est aussi l’arrêt de la colonisation dans les territoires occupés et la levée du blocus qui a fait de Gaza un immense ghetto paupérisé en proie, avant même l’intervention militaire israélienne, à une catastrophe humanitaire et sociale, nourrissant frustrations et colères.

L'urgence, c’est la mobilisation conjointe et cette fois-ci déterminée de l’Europe et des Etats-Unis, en liaison avec les pays frontaliers, pour en finir avec l’immobilisme meurtrier qui, depuis 16 ans, a succédé au processus de Madrid et aux accords d’Oslo. Force est malheureusement de constater que la mission confiée par le Quartette à Tony Blair n’a, pour l’instant, rien donné d’autre qu’un piteux alignement sur les positions de l’Administration Bush.

L’urgence, c’est que chacun comprenne qu’il n’a pas à choisir ses interlocuteurs dans le camp d’en face mais à prendre, tels qu’ils sont, ceux qui représentent effectivement les populations concernées. Le seul préalable à l’ouverture de premières négociations, ce doit être le cessez-le-feu. Le reste, tout le reste, doit en être l’aboutissement, de la reconnaissance d’Israël et de son droit à la sécurité aux contours d’un Etat palestinien souverain et viable.

Trop de temps perdu, trop de promesses non tenues, trop de malheur de part et d’autres et trop, aussi, de politiques inéquitables accréditant l’idée ravageuse d’un « deux poids, deux mesures » dont toujours les mêmes feraient les frais. Il est temps de stopper ce fol engrenage qui a transformé de jeunes lanceurs de pierres des Intifadas passées en bombes humaines car sinon, comme l’a très bien dit l’écrivain franco-libanais Dominique Eddé, « les jeunes oubliés de la vie seront de plus en plus nombreux à être candidats à la mort ». Non par fascination nihiliste ou par fanatisme religieux mais par conviction de n’avoir plus rien à perdre et pas d’autre moyen de faire entendre leur voix.

Il est temps de comprendre aussi qu’il en va non seulement de la sécurité d’Israël et de la dignité de la nation palestinienne mais, plus largement, de l’équilibre et de la sûreté d’un monde où l’éternisation du conflit israélo-palestinien attise le pire.

Rien ne sert de déplorer « l’importation du conflit » : à l’heure d’Internet et des medias télévisés globaux, Gaza est dans tous les foyers et dans toutes les consciences. Les humiliés s’identifient aux humiliés et jugent sévèrement la légèreté avec laquelle la plupart des gouvernements occidentaux semblent, dans cette affaire, traiter leurs propres valeurs. Voilà pourquoi ce qui se joue à Gaza, ce sont aussi nos lendemains à tous car, tôt ou tard, l’histoire présente toujours l’addition.

C’est pourquoi j’en appelle à un effort de lucidité historique et de courage politique de l’Europe, meilleur moyen d'aider Barack Obama à assumer, le jour venu, les responsabilités politiques qui sont celles de son pays.

Mahmoud Darwich, immense poète palestinien aujourd’hui disparu, disait s’efforcer d’exprimer « la conscience du perdant ». Il appelait cela « être un poète troyen », c'est-à-dire ne jamais se contenter du récit du vainqueur et de la version du plus fort. Il est temps qu’il n’y ait plus, sur la terre d’Israël et de Palestine, non pas un mais deux perdants, comme c’est le cas aujourd’hui.La paix, forcément faite de concessions réciproques, est possible à condition que la justice et l’intelligence du temps qui est le nôtre soient au rendez-vous.

Car, comme le dit le grand écrivain israélien, Amos Oz, « la vie, c’est le compromis. Et l’opposé du compromis, ce n’est pas l’idéalisme, c’est le fanatisme et la mort ».

Réunion du Comité local Désirs d'Avenir de Montluçon

En ce début d’année 2009, nous te proposons une nouvelle réunion de notre comité local de Désirs d’Avenir à Montluçon, le : VENDREDI 30 JANVIER 2009, de 18h15 à 20h30, Salle municipale Saint Jean

Ordre du jour proposé:
- Accueil des nouveaux adhérents et quelques infos de Désirs d’Avenir national
- Questions d’actualité locale (45 mn) : un point sur la situation de l’emploi à Montluçon, par Philippe G.
- La parole aux adhérents de DA (45 mn)
- Discussion sur un thème pour un prochain débat participatif (15 mn)
- Questions diverses (30 mn) :

Bien évidemment ... pour celles et ceux qui le souhaitent, nous nous retrouverons pour un dîner convivial. (Restaurant le Tivoli : environ 18 euros).

Impératif pour le repas :
S'inscrire par mail (désirs.avenir.03100@wanadoo.fr) ou par téléphone (06 86 88 54 17) avant le 25 janvier prochain

Comptant sur votre présence.

Philippe FOLTIER
Animateur DA Montluçon

Ségolène Royal, le leader d'avenir.

Être un leader d'avenir c'est être toujours en anticipation et comprendre quelles seront les pistes de développement humain à l'avenir. Et c'est aussi être capable de s'inscrire dans une prospective d'avenir de façon inéluctable. Pour le dire simplement je ne vois pas comment le PS puis le pays pourrait se passer de ségolène Royal.

Depuis qu'elle a émergé du magma politicien elle n'a eu de cesse de renouveler la pensée et les pratiques politiques. Elle a su le faire parfois avec courage lorsqu'il a fallu s'affronter aux dogmes établis et aux conservatismes.Lors de la camapgne présidentielle la plupart de sa vision anticipatrice a été moquée et caricaturée, or on constate aujourd'hui que finalement il aurait mieux valu appliquer le pacte présidentiel pour le pays plutôt que la politique démagogique et populiste du sarkozysme. Avec le pacte on aurait déjà commencé à tracer la voie du développement durable, on aurait déjà conditionné les aides publiques à des avancées sociales par le donnant-donnant, on aurait privilégié les pistes du dispensaire pour répondre à la désertification médicale, on aurait misé plus fortement sur le soutien scolaire gratuit pour répondre à l'inégalité des chances, etc...

A l'international aussi il faut avoir une vision anticipatrice qui s'inscrit dans des principes intangibles d'humanisme et de développement pour tous. De l'international nous avons aussi des choses à apprendre, à comprendre. il est donc indispensable d'aller sur place pour se confronter aux réalités vécues. C'est ce qu'elle fait depuis déjà un certain temps que ce soit au Québec, en Inde, en Grèce et dans quelques jours aux USA. Aux USA par exemple ça bouge fortement en ce début de XXI ème siècle. L'élection d'Obama est porteuse de changement, il est donc utile de se rendre compte sur place pour comprendre ce qu'il peut apporter à l'amérique et au monde. On sent que lui aussi peut être un leader d'avenir pour la planète. Et comme on l'a vu dans cet excellent article ces deux personnalités convergent dans leur conception d'envisager le rapport au peuple et sa nécessaire participation aux décisions d'avenir.

Être un leader d'avenir c'est aussi de ne pas l'insulter, de ne pas faire de gestes politiques inconsidérés qui viendraient immanquablement l'assombrir. C'est pourquoi ségolène Royal concentre ses attaques politiques contre son adversaire qui est Sarkozy. Elle n'attaque jamais son camp politique, que ce soit Besancenot ou dans son propre parti. Elle sait que pour donner un désir d'avenir au pays il faudra être capable de rassembler largement les forces progressistes et républicaines, pour montrer qu'en dépassant les limites de son camp on est capable de dépasser les siennes pour l'intérêt du pays.

Enfin un leader d'avenir doit être capable de susciter une adhésion populaire forte. On doit avoir envie de lui, d'elle en l'occurrence. Avec ségolène Royal c'est le cas, son cercle est solide et continue de s'élargir car elle est en mouvement et est capable d'exprimer des idées politiques en avance sur tous les autres. Une idée qui ne pourra que être reprise si on veut incarner une politique du bon sens. Par exemple inciter l'état en contrepartie d'aides publiques aux banques à rentrer dans le conseil d'administration de celles-ci. Cela semble tellement logique que cela finira par être inévitable. Tout comme le désir d'avenir qui anime tous ceux qui la suivent et la soutiennent.