25 avril 2010

Aubry-Duflot : l’alliance contre Royal !

Les attaques contre Ségolène Royal de la part de Cécile Duflot, Daniel Cohn-Bendit ou Jean-Paul Besset relèvent, avant tout, du procès d’intention pur et dur. Nous sommes bien loin de l’idée de faire de la politique autrement qui n’arrive toujours pas à percer l’enceinte oligarchique d’un Europe Ecologie toujours en devenir d’avenir !

On pourrait croire au hasard. Mais en politique, les charges répétées contre Ségolène Royal ne peuvent s’inscrire que dans le cadre de la nécessité d’un Europe Ecologie dont bon nombre d’entre nous se posent la question de savoir s’il passera l’été !

Des écolos carbonisés !

Tout a commencé par la taxe carbone et les charges de Daniel Cohn-Bendit à l’endroit de la Dame du Poitou à la fin du mois d’août 2009. Or, Ségolène Royal n’a jamais rien dit d’autre que Martine Aubry qui, elle, très étrangement, n’a fait l’objet d’aucune attaque de la part des oligarques d’Europe Écologie/Les Verts. Ségolène Royal a toujours préconisé la mise en place d’une fiscalité écologique même si on attend toujours de lire ses contre-propositions en la matière ! Je vous incite à lire les articles publiés dans Voie Militante sur le mécanisme de non déductibilité de la TVA que j’ai eu l’occasion de présenter qui, je l’espère, retiendront toute votre attention. Fin du 1er épisode. Mais début de la partie !

Et puis, il y a eu ce face à face que le député européen a cherché à transformer en duel et dans lequel il a été l’ombre de lui-même. Concrète, solide, ne lâchant sur rien, Ségolène Royal a carbonisé notre Dany national. Tout au long du débat, les propos du député européen transpiraient le hors sol là où la Dame du chabichou resta les deux pieds sur terre !

Du coup, mis à mal par Ségolène, c’est au tour de notre Jean-Paul Besset, chargé de mission auprès de Laurent Fabius de 1984 à 1985, député européen Europe Ecologie, de monter au créneau afin de secourir Dany après sa piètre prestation télévisuelle. L’ancien membre du comité central de la LCR, dans un style qui ne renie rien de son passé militant, en remet une couche contre Royal en déclarant : " en abandonnant la Taxe Carbone, Sarkozy a finalement fait ce que souhaitait Ségolène Royal." Cette fois, les choses ont le mérite de la clarté : on est dans le procès d’intention pur et dur !

Duflot soutient Borloo !!!

Et maintenant, c’est au tour de Cécile Duflot qui se remet à charger notre Ségolène au point où ils vont finir par nous la rendre bien sympathique. Sur la tempête Xinthia et la définition des zones noires, la secrétaire nationale des verts a enjoint le gouvernement UMP et le ministre Jean-Louis Borloo à tenir bon. C’est vrai qu’ils avaient besoin du concours de Cécile Duflot. Ségolène Royal a proposé que soient publiées les expertises qui ont permis la définition des zones noires. Elle a, par ailleurs, demandé à ce qu’il y ait des contre-expertises et aussi des réunions de concertation avec les élus sur la définition des zones sans jamais remettre en cause leur principe. Ce que Ségolène Royal a proposé a un nom : la DEMOCRATIE ! Je pense sincèrement que Cécile Duflot a perdu une occasion de se taire et qu’elle ferait bien de s’occuper d’Europe Ecologie plutôt que de faire la pré-campagne de Martine Aubry !

Pourquoi ce déchaînement ?

Qu’est-ce qui peut aujourd’hui justifier une telle attitude ? Dany l’a répété à l’envi : les écolos ne doivent pas présenter de candidat à la présidentielle ! Forts de leur score aux européennes et des régionales, les Verts (j’arrête de parler d’Europe Ecologie) ont l’ambition de négocier, avec le Parti socialiste, entre 50 et 100 circonscriptions dans le cadre des listes d’union de la gauche Ps-Les Verts au 1er tour des législatives de 2012 ! En présentant un(e) candidat(e) au 1er tour de la présidentielle où ils dépasseront alors difficilement la barre des 5%, les Verts prendraient le risque de voir s’envoler l’espoir de la constitution d’un groupe parlementaire.

Après avoir déclaré que Sarkozy l’emporterait en 2012, Dany Cohn-Bendit vient d’annoncer un 2e tour Aubry-Le Pen ! Certes, le député européen est habitué à nous dire tout et son contraire. Mais, à la lecture des propos des uns et des autres, il apparaît clairement que les Verts sont entrés en pré-campagne aux côtés de Martine Aubry contre Ségolène Royal, espérant certainement troquer quelques circonscriptions supplémentaires. Faire de la politique autrement ?

Denis Szalkowski
AGORA VOX

24 avril 2010

Le PS et 2012: Moscovici livre un projet social et écologique dans la lignée Royal




Pierre Moscovici a livré mardi l'avant-projet du "nouveau modèle économique et social" que le Parti Socialiste s'apprête à faire sien, après moult contributions, débats, convention et vote des militants.
Ici et là, les premiers commentaires font état du "coup de barre à gauche" que représenterait ce nouveau modèle économique et social.

Sur France Inter, Eric Delvaux qui recevait Pierre Moscovici jeudi matin, s'appuyait sur ces premiers commentaires, pour l'interroger ainsi:

"Dans quelle mesure avez-vous essayé de revenir vers les fondamentaux de la gauche?".

Ce à quoi Pierre Moscovici a répondu, un tantinet agacé:

"Moi cela ne me gène pas que l'on dise que le projet des socialistes est un projet de gauche. Cela rappelle une évidence. Que le PS est un parti de gauche. Voilà la révélation est faîte. (...).
Mais en même temps, je n'aime pas cette expression de coup de barre à gauche parce que j'estime que c'est un projet un peu plus subtil que cela."

Et Pierre Moscovici de décrire l'avant-projet selon 4 piliers, celui des changements économiques avec une industrie d'avantage soutenue par la puissance publique. Puis expliquait-il "il y a tout un pilier écologique et nous faisons le pari de la social-écologie, le pilier social avec "la révolution fiscale" et le quatrième celui de la sécurité sociale professionnelle."

On comprend l'agacement de Pierre Moscovici. Les premiers articles parus à propos de ce "nouveau modèle économique et social" sont complètement passés à côte de cette "subtilité" du projet, de ce qui en fait une vraie nouveauté au Parti socialiste.

La vraie nouveauté, c'est que ce projet économique et social est dans la droite ligne de celui, écologique et social, dont Ségolène Royal a jeté les bases depuis 2006 et bien avant. Celui que l'ancienne ministre de l'Environnement de François Mitterrand met en oeuvre localement dans sa région depuis 2004.

J'ai d'abord été frappé par l'usage des mots de Royal. Bien sûr Pierre Moscovici a évoqué la "social-écologie" que Ségolène Royal défendait sur le plateau de France 2 face à Daniel Cohn-Bendit, le jeudi 25 mars dernier. Il propose la "révolution fiscale", parle d'un projet "radical". Que ces mots sonnent si familièrement aux militants qui ont lu, travaillé et défendu le projet de Ségolène Royal, intitulé "Combattre et Proposer", présenté lors dernier congrès du Parti Socialiste.

Mais au delà de la saveur et du parfum que donnent les mots employés, le "nouveau modèle économique et social" livré par Pierre Moscovici s'appuie sur 2 des "fondamentaux" du projet de société développé par Ségolène Royal:

La valeur travail et l'écologie.

"Valoriser le travail et préserver l'environnement" y est-il écrit.


Cela paraît aujourd'hui une évidence. Mais ça l'est devenu petit à petit. Il aura fallu des primaires, une élection présidentielle, des centaines d'interventions lors des législatives, des municipales, un congrès et la preuve sur un territoire avec la grande victoire des régionales en Poitou-Charentes, pour que le projet de société porté par Ségolène Royal fasse son entrée au Parti socialiste.

Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Qu'il s'agisse de l'Europe, de l'Afrique, de la transformation du capitalisme ou de l'émancipation individuelle, de la vie en collectivité, Ségolène Royal s'est d'ailleurs toujours inscrite dans une perspective au long cours pour la gauche. Une perspective qui va bien au delà des échéances immédiates. C'est ce que j'ai toujours apprécié chez Ségolène Royal. Une attention au détail, des propositions concrètes et en même temps, enfin, une perspective historique.

Bien sûr, le travail réalisé par Pierre Moscovici et l'équipe réunie autour de lui est amendable et perfectible. On entend déjà ça et là des critiques de ce "nouveau modèle économique et social". Jack Lang trouve ainsi que le projet est "trop techno" et pas "assez révolutionnaire".

Jack Lang, en bon mitterrandien qu'il était, devrait pourtant savoir qu'il faut "laisser du temps au temps" et qu'il faut des milliers de pas pour gravir la Roche de Solutré.

Et que cela ne nous empêche pas d'être enthousiaste et fier quand il le faut. Enthousiaste, je le suis, parce que le "nouveau modèle économique et social" livré par Pierre Moscovici le vaut bien. C'est un grand pas en avant.

Par RichardTrois , Le Post
23 avril 2010