18 mai 2010

Réaction de Ségolène Royal à l'annonce des orientations gouvernementales pour la réforme des retraites.

On "assiste à un recul inattendu du gouvernement", "prêt, pour la première fois, à examiner le volet recettes".
Sur la création d'une contribution sur les hauts revenus et les revenus du capital, la présidente de la région Poitou-Charentes estime que le gouvernement "doit annoncer très rapidement quel sera le niveau de ces prélèvements".
"Si ces prélèvements sont faibles, cela sera seulement un nouveau tour de passe-passe pour endormir les forces sociales". Le gouvernement "ne met pas tous les éléments sur la table". "Qu'en est-il de la révolution fiscale qui devrait être le corollaire de la réforme des retraites, le bouclier, les niches?"

"La retraite intervient dans la vie des Français comme un moment où chacun peut suivre le rythme de sa vie personnelle." "Ce serait une grave erreur de réduire la réforme à la hausse de l'âge de départ à la retraite et à la durée de cotisation".
"Si le maintien de l'âge légal de départ à 60 ans n'est pas négociable, la modification de la durée de cotisation, elle, ne pourrait intervenir qu'en dernière instance", assure Mme Royal, pour qui "tous les paramètres internes et externes doivent d'abord être considérés".
"Si nécessaire, à la fin, et seulement à la fin, la question de la durée de cotisation pourra être posée". "Pour que nous l'acceptions, il faudrait que des garanties aient été apportées sur le montant des pensions", estime Mme Royal.

Selon elle, le gouvernement doit "établir un calendrier précis pour ré-abonder le Fonds de réserve" des retraites. Elle se dit également "tout à fait favorable" à une nouvelle taxation sur les bénéfices des banques.

(entretien au Monde daté du 18 mai 2010)