14 janvier 2010

Ségolène Royal a nommé Kamel Chibli secrétaire général de Désirs d'Avenir

Chères amies, chers amis,

Je suis très honoré et très heureux d'accepter la proposition de Ségolène Royal et de son équipe de devenir secrétaire général de Désirs d’avenir.


Cette responsabilité est passionnante. Tout d’abord parce que je m’inscris dans une continuité et surtout une fidélité à Ségolène depuis 2006. Je mesure la confiance qu’elle m’accorde et nous pouvons constater une fois de plus qu’elle fait ce qu’elle dit : donner sa chance et faire confiance à une nouvelle génération de la France métissée. En plein débat sur l’identité nationale, son geste vaut bien des discours.

Désirs d’avenir représente pour moi un beau mouvement populaire qui fédére des personnes issues de tout milieu et de tout horizon, dans un esprit de partage, de solidarité et de fraternité.


Avec toute l’équipe, tous les adhérents, je serai un infatigable militant exigeant, lucide et actif au service de notre association et pour faire adhérer tous ceux qui veulent s’engager pour apporter leur énergie et leur savoir faire.


Je voudrais ici saluer notre ancien secrétaire général de DA, Christophe Chantepy qui a porté Désirs d’avenir lors de sa fondation.


Je mettrai, avec vous toutes et vous tous, toute mon énergie pour cette action comme je l’ai toujours fait depuis que je suis engagé dans le militantisme, d'abord associatif, ensuite politique. Je me suis toujours battu, depuis l'adolescence pour les valeurs républicaines d’ouverture et de respect face à l'obscurantisme et l'égoïsme.

En ce moment, j’ai une pensée pour ma famille. Mes parents sont venus du Maroc dans les années 60. Ils ne savaient ni lire ni écrire mais ils m'ont donné une éducation solide basée avant tout sur le respect des autres et le partage. Mon père a d’abord travaillé comme bûcheron puis comme maçon et j’ai grandi dans le petit quartier HLM de ma ville, Lavelanet en Ariège, durement frappée par la crise de la mono-industrie lainière du Pays d’Olmes. Ma mère a travaillé comme ouvrière dans le textile avant de se consacrer à élever ses enfants.

Très tôt je me suis engagé dans la vie associative et avec un groupe d’amis à peine sortis de l’adolescence, nous avons fixé nos objectifs: lutter contre la marginalisation des jeunes, faire reconnaître que « ces jeunes ne sont pas un problème mais une partie de la solution », comme le dit Ségolène, refuser l’assistanat, prouver le potentiel créatif et civique d’une jeunesse qui ne doit pas être condamnée à rouiller sur place. C’est pour cela que je me suis, avec de nombreux groupes de jeunes issus de l’immigration, reconnu dans la vision de Ségolène, généreuse et exigeante à la fois.


En 2001, à 23 ans j'ai décidé de m'engager en politique et j'ai été élu dans la ville qui m’a vu naître. Je suis aujourd'hui maire-adjoint de Lavelanet.


Je suis un fils d'ouvrière et d’ouvrier, je connais le monde associatif, le monde politique et je veux bouger le système : abattre les murailles de préjugés, instaurer « la République du respect » parce que la France à besoin de tous les siens, d'où qu'ils viennent, dans le respect des droits et des devoirs de la République. Je veux le dire et le répéter, à l’heure où le débat lancé par Eric Besson sur l’identité nationale prend une tournure malsaine, en focalisant le questionnement sur la place des immigrés et de l’Islam en France. Je voudrais d’ailleurs dire que Ségolène a tenu à adresser ses vœux aux musulmans pour la fête de l’Aïd. Comme elle, je suis révolté par l’agitation sur les minarets et la burqa, en plein débat sur l’identité nationale. C’est une véritable manipulation des esprits


Il faut débattre mais débattre sur le véritable sujet. Qu’est ce qu’être français, c’est répondre à une question simple : d’où venons nous et où allons nous ensemble, quelle que soit la couleur de peau, quelles que soient les origines, quelle que soit la religion ou quel que soit l’athéisme, d'où qu'ils viennent, dans le respect des droits et des devoirs de la République. C'est cela pour moi, la véritable identité nationale : c'est l'identité républicaine


Oui, il existe une France qui n’hérite aucun poste de ses parents et aucun privilège de sa naissance, une France qui se lève tôt sans gagner plus, travaille beaucoup et dépense moins. Il existe une France qui croit au partage, à l’école républicaine et au respect dû à chacun, une France qui ne se reconnaît pas dans le mépris des salariés et la traque des immigrés, une France qui n’oppose pas la liberté et l’égalité, une France qui se bat pour le maintien et la qualité des services publics en milieu rural et dans les quartiers populaires.


Oui, elle existe, cette France de la fraternité.


Dans la cohérence qui est la sienne, Ségolène Royal m’a proposé de la remplacer au Bureau national du Parti Socialiste mais la porte de Solférino est restée obstinément close.


Le « renouvellement par la preuve » n’est pas encore de saison.


Moi je crois à la parole politique, à la force des mots simples et justes qui touchent les cœurs, redonnent l’espoir et l’envie d’avancer, loin des petits arrangements d’arrière-salle et des calculs d’appareil. Des ricanements humiliants ont même accueilli sa proposition.


Beaucoup, aujourd’hui, ne croient plus un mot de ce que disent les politiques, de quelque bord qu’ils soient, et éprouvent un terrible sentiment de fatalité parce que la vie est de plus en plus difficile et parce que l’avenir semble désespérément bouché.


La droite sarkozyste est minoritaire dans le pays et, dans nos quartiers, le rejet est encore plus massif. Alors n’hésitons pas : mettons nos intelligences et nos espérances en commun. Joignons sans exclusive les forces de toutes celles et tous ceux qui ont en commun ces valeurs de respect, de démocratie et de justice sociale auxquelles nous sommes nombreux à croire. Et commençons par les mettre en pratique ici et maintenant dans un mouvement fraternel qui libère les énergies du pays et apporte des réponses concrètes, collectivement réfléchies, aux attentes populaires et aux difficultés vécues par les Français.


Cette France réconciliée avec elle-même et avec l’action politique, forte des apports de chacun, nous la savons possible. Cette France nouvelle, bâtissons-la avec passion, sans nous préoccuper d’autre chose que d’aller de l’avant et de tenir parole.


Faisons adhérer à Désirs d’avenir et animons notre plate-forme solidaire. Faisons remonter messages et vidéos des comités locaux.


Ségolène est actuellement engagée dans la campagne des élections régionales. Elle compte sur nous pour faire vivre Désirs d’avenir comme nous pouvons compter sur elle.


Kamel Chibli