03 juin 2007

Ségolène Royal s'oppose à l'abaissement de la majorité pénale

Ségolène Royal s'oppose au projet d'abaissement de la majorité pénale par la droite qui conduira selon elle à "remplir les prisons avec des mineurs".

Sur un marché parisien, où elle venait soutenir la candidate aux législatives dans la 21e circonscription de Paris George-Pau Langevin, l'ex-candidate socialiste à la présidentielle a réclamé "plus de moyens pour la justice des mineurs" qui est "dans une situation de misère incroyable" et dans l'Education nationale.

Devant une centaine de personnes massées dans la Maison des arts urbains, dans le Xe arrondissement, elle a défendu à nouveau son idée d'encadrement militaire des jeunes dès le premier acte de délinquance - l'une de ses propositions phares pendant la course à l'Elysée.
"Si on abaisse la majorité pénale comme le prépare (la ministre de la Justice) Rachida Dati, la seule solution ce sera la prison pour les mineurs c'est-à-dire la pire des solutions", a fait valoir la présidente de Poitou-Charentes juchée sur un muret au côté de la postulante à l'Assemblée nationale.

"La loi Dati n'est pas miraculeuse. S'il y avait des lois miraculeuses, elles auraient été votées et surtout elles auraient été efficaces" pendant les cinq dernières années où Nicolas Sarkozy a été à deux reprises ministre de l'Intérieur, a estimé Ségolène Royal. "C'est parce que la justice n'a pas les moyens de sanctionner le premier acte de transgression que (les mineurs) dérivent vers de la délinquance plus grande et glissent vers une situation d'impunité", a-t-elle déclaré.

La prison les "rend encore plus délinquants" alors qu'il faut une "punition proportionnelle à la petite faute commise", a expliqué Ségolène Royal. Elle a prôné "des travaux d'intérêt général, des réparations, de l'éducation civique et un encadrement militaire au premier acte" de délinquance "pour redonner aux jeunes le sens des droits et des devoirs".

Dans les prisons, "les mineurs sont tous en situation d'échec scolaire", a-t-elle fait valoir. "La première obligation de la République, c'est de faire réussir tous les enfants à l'école".


02/06/2007 - 13h37 - © Reuters