14 janvier 2010

Jeûne républicain

Lettre ouverte d’Amine EL KHATMI et de François LARRIERE SEYS










Jeûne républicain commencé le mardi 05 janvier 2010.


Madame, Monsieur,


Nous avons choisi un type d’action qui peut sembler disproportionné voire déplacé à certains d’entre vous et nous le comprenons.


Sachez néanmoins que notre « jeûne républicain » est un acte réfléchi, mesuré et contrôlé.


Nous l’avons déclenché pour 4 raisons principales :


1) afin d’exprimer à quel point nos consciences de citoyens sont heurtées par les termes, les formes et les modalités choisies par le gouvernement pour la mise en place de ce qu’il nomme « un débat sur l’identité nationale ».


2) parce que les voies habituelles de contestations (pétitions, lettres ouvertes, déclarations politiques), même si elles restent nécessaires et utiles, trouvent leurs limites dans l’obstination et la surdité dont ce gouvernement fait dramatiquement preuve sur ce sujet et sur tant d’autres.


3) parce que le silence ne peut être une réponse que si nous sommes en huis clos avec notre interlocuteur : ce qui n’est pas le cas et ce qui le fait interpréter par un grand nombre de nos concitoyens comme, au mieux, un silence d’indifférence, au pire de consentement.


4) Parce que nous voulons tirer la sonnette d’alarme au nom de nos concitoyens.


Même s’ils ont actuellement bien d’autres préoccupations plus concrètes et plus douloureuses, ils savent combien les valeurs républicaines sont mises à mal et combien, par conséquent, nous devons être vigilants et prêts à nous mobiliser pour les défendre.


Si nous permettons cela aujourd’hui sans réagir, que tolèrerons nous demain, qu’accepterons nous après demain ?!


Contrairement à la déclaration rapide et (compte tenu de ses hautes fonctions) déplacée de la part d’un représentant de l’état, notre jeûne n’est évidemment pas CONTRE la république.


Si nous avons qualifié notre action de jeûne républicain, c’est à la fois pour qu’il n’y ait pas de confusion avec les situations personnelles extrêmes dans lesquelles se trouvaient les personnes qui, pour d’autres raisons, ont engagées et tenues des grèves de la faim et aussi parce que notre démarche est éminemment républicaine.


D’une part nous estimons que les dérives constatées sont légitimées par la nature institutionnelle des réunions publiques organisées et que cela doit entraîner une réponse forte (et non violente) de la part des citoyens que nous sommes.


D’autre part nous affirmons que son affirmation « républicaine » est parfaitement réciproque à la qualification de « nationale » que le gouvernement et le chef de l’état ont cru bon d’associer à notre identité.


C’est donc bien dans le respect des valeurs républicaines ( POUR la république donc) que nous demandons aux représentants de l’état de mesurer l’étendue de leurs responsabilités et de ne pas se rendre complices de délits racistes et d’amalgames propres à briser le ciment républicain qui doit lier et rassembler les citoyens non pas dans une même identité nationale figée mais pour fonder une nation agrégeant toutes les identités au service des valeurs universalistes de la république.


C’est le sens profond de notre action et c’est le sens de l’appel que nous lançons à toutes et tous les républicains, quelle que soit leurs origines familiales ou tendances politiques: ne participez pas, boycottez les réunions organisées sur de telles bases et dans de telles conditions.


POUR LE RESPECT DES VALEURS REPUBLICAINES

INVITATION AU RASSEMBLEMENT

à 19H00 JEUDI 14 JANVIER au COLISEE MOULINS

avec Dominique SOPO, président de SOS RACISME