Quand Ségolène parle d'Alain Souchon ...
Avec la Vie Théodore, Souchon nous offre de très belles retrouvailles.
Art consommé de la bonne distance : l'empathie sans le pathos, la lucidité sans les pesantes leçons, la gravité sans la lourdeur, la légèreté sans la futilité insignifiante. Elégance d'une posture et d'une oeuvre.
Deux titres y disent l'admiration pour Françoise Sagan et Théodore Monod.
Leur point commun ? L'éthique d'une vie. Refus, pour l'une, d'être prisonnière de la gravité des choses et ascèse, pour l'autre, de la marche dans le désert qui dépouille l'essentiel du fatras de l'accessoire. Deux facettes, aussi, d'un autoportrait.
De cet album, j'ai tout aimé. La liste ironique des marques qui nous vendent des substituts d'identité, des simulacres d'appartenance. Le doute de l'agnostique qui respecte le désir de croire mais répugne à l'instrumentation haineuse des religions. Et ce très beau texte qui, derrière le flow médiatique et le sourire carnassier des gens de pouvoir, entend "comme une plainte dans les enceintes" : celle des damnés de la terre qui voudraient "un monde moins brutal et plus velouté plutôt que ce monde à deux balles et sans volonté".
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