Désirs d'Avenir : une petite entreprise de 40 bénévoles
Au commencement, ils n'étaient pas plus de sept ou huit "modérateurs" enrôlés pour le lancement, en février, du site Désirs d'avenir. Ils sont désormais une quarantaine à se relayer tous les jours, week-end compris, pour trier, filtrer les messages des internautes et rédiger les "synthèses", matière première du livre interactif de la candidate socialiste.
Chacun travaille chez soi, mais il a fallu organiser des plannings. Tous sont bénévoles, à l'exception du webmaster, un professionnel. Beaucoup se sont connus au cabinet de Michel Sapin, ministre de la fonction publique dans le gouvernement Jospin. "L'équipe s'est reconstituée autour du site", admet Jean-Christophe Toulon, un ancien conseiller.
Le président de l'association Désirs d'avenir, Christophe Chantepy, a généreusement puisé dans ce vivier. Fils d'un marionnettiste, énarque, il a dirigé le cabinet de Ségolène Royal à l'enseignement scolaire, puis celui de M. Sapin. Membre du Conseil d'Etat, il se trouve aujourd'hui, avec l'association de soutien à Mme Royal, à la tête d'une véritable PME.
Jean-Pierre Le Gendre, actuel directeur de cabinet de Michel Sapin, président de la région Centre, coordonne et anime le réseau des comités locaux Désirs d'avenir. Tous les samedis matin, il participe aux réunions de l'équipe dirigeante. "Deux cent trente comités ont déjà vu le jour", annonce-t-il. Les plus petits regrouperaient une demi-douzaine de personnes, les plus gros, comme celui du 18e arrondissement, à Paris, une centaine. Et 80 comités ont créé leur propre blog. Certains se sont spécialisés pour travailler, par exemple, sur le modèle social de l'Europe du Nord. Résultat : plus d'une centaine de sites Internet consacrés à Ségolène Royal sont référencés.
Pour l'heure, les ressources de Désirs d'avenir sont toutefois limitées. L'adhésion à l'association, facultative, a été fixée à 10 euros minimum, 50 pour les plus généreux donateurs. "Le plus clair de nos dépenses concerne le fonctionnement du site", affirme M. Chantepy. Les adhésions permettent aussi de financer les déplacements de collaborateurs sur le terrain. A Périgueux, le 5 mai, venue inaugurer le comité local de Dordogne, Mme Royal a donné cette consigne à son auditoire, une soixantaine de personnes réunies à huis clos : "Je sais que tout le monde n'a pas Internet, mais vous pouvez utiliser l'ordinateur des autres, comme autrefois, quand il n'y avait qu'un seul téléphone. On se mettait d'accord et on payait."
Article paru dans l'édition du Monde du 16.05.06
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