Ségolène Royal dans l'exercice de la diplomatie au Liban
Ségolène Royal, qui a rencontré vendredi 1er décembre la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale libanaise, s'est livrée à un exercice délicat de dialogue avec un de ses membres, député du parti chiite pro-syrien Hezbollah.
La candidate présidentielle socialiste, qui a annoncé sa volonté "d'écouter tout le monde" lors de son voyage au Liban, a répondu à des interventions de députés de tous bords. Dix-sept membres de la commission étaient présents.
En réponse à un long exposé du député du Hezbollah Ali Ammar, qui a fustigé "la démence illimitée de l'administration américaine", Ségolène Royal a affirmé: "il y a beaucoup de choses que vous dites que je partage", citant en premier exemple "l'analyse du rôle des Etats-Unis".
Ségolène Royal, qui est invitée mi-décembre au congrès du Parti démocrate américain, a tenu à ajouter. "Je vais bien préciser le sens de ma pensée par rapport à ce que j'ai dit sur l'intervention de l'administration Bush en Irak, je ne voudrais pas que ce soit confondu avec une condamnation globale de l'action des Etats-Unis", a-t-elle déclaré.
"Il ne faut pas confondre cette appréciation des choses avec une condamnation globale des Etats-Unis qui est un pays dont la France est également ami et avec lequel nous avons beaucoup de convergences, je tenais à ce que ce soit précisé", a poursuivi la candidate.
Rappelant le "droit" des Palestiniens à un "Etat souverain et viable", elle a exprimé "une divergence de vue" avec le député du Hezbollah sur Israël.
"Je ne veux pas, comme vous, parler d"entité' à propos d'Israël, puisque l'Etat d'Israël existe. Il a droit à la sécurité", a-t-elle insisté, en référence à l'expression "entité sioniste" utilisée par le Hezbollah.
Elle "condamne" les propos "inadmissibles" du député du Hezbollah sur le Nazisme
Dans un climat de grande nervosité, Ségolène a "condamné" samedi les propos "inadmissibles, abominables, odieux" tenus la veille devant elle par un député du Hezbollah comparant implicitement l'occupation passée du Liban par Israël au "nazisme qui a occupé la France", propos qu'elle n'avait pas entendus. "Je n'ai pas entendu cette comparaison et si cette comparaison avait été faite, nous aurions quitté la salle", a déclaré vendredi Ségolène Royal lors d'une brève rencontre avec la presse à Beyrouth. Elle a par la suite fait observer que même l'ambassadeur de France, qui était présent, n'avait pas davantage entendu ces propos
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