Nicolas Sarkozy s'enfonce encore, Ségolène Royal serait élue au 2è tour
NOUVELOBS.COM 06.05.2008 07:17
Selon une enquête LH2 réalisée les 2 et 3 mai, le président de la République n’est plus crédité que de 36% d’opinions positives (40% en avril). D'autre part, si l'élection présidentielle avait lieu maintenant, les résultats du second tour seraient inversés : Ségolène Royal 53%, Nicolas Sarkozy 47%.
L’enquête réalisée par LH2 pour nouvelobs.com aboutit à un constat sévère pour Nicolas Sarkozy : tandis que les cotes de popularité de l’exécutif enregistrent un nouveau recul et que les jugements sectoriels sur la politique du gouvernement se montrent très sévères, si l’élection de mai 2007 était à refaire, les résultats du second tour seraient inversés, à la faveur de Ségolène Royal (53% contre 47% pour le Président en fonction). Ce résultat alors même que l’ex-candidate malheureuse en 2007 n’apparait pas comme le leader incontesté à gauche.
Une nouvelle baisse de la popularité de l’exécutif :
Nicolas Sarkozy, en tant que Président de la République, n’est plus crédité que de 36% d’opinions positives (contre une majorité absolue d’opinions négatives à 53%), ce qui constitue le score le plus bas enregistré par LH2 depuis son élection. On notera une critique particulièrement exacerbée au sein des cadres et professions intellectuelles supérieures (27% d’opinions positives / 60% d’opinions négatives), lesquels n’ont jamais, du reste, fait partie de ses soutiens. En revanche, on observe qu’en termes de proximité partisane la majorité continue de faire front : 80% contre 16% au sein des partisans de droite, et, dans les détails 89% contre 8% au sein des sondés des sondés se déclarant proches de l’UMP.
Le Premier ministre fait également les frais de cette tendance baissière. François Fillon n’enregistre que 46% d’opinions positives, contre 41% d’opinions négatives. Le solde demeure donc positif mais de peu, d’autant qu’il ramène le chef du gouvernement à celui de l’automne 2007.
Un bilan annuel sévère, en particulier sur la question du pouvoir d’achat
Corollaires du désaveu renouvelé de la tête de l’exécutif, les jugements portés sur la politique qu’il met en œuvre, par secteur, se révèlent largement négatifs.
En effet, lorsque les Français interrogés sont invités à se prononcer sur le « bilan à un an » du chef de l’Etat et de son gouvernement, ils dressent un tableau sans appel de ce dernier. Seule la politique européenne enregistre un solde positif, mais de peu : 43 % des sondés la jugent rétrospectivement comme étant « plutôt un succès » que « plutôt un échec » (37%). Aux autres items proposés, les réponses sont majoritairement négatives : le rôle de la France dans le monde (38% de « succès »/43% d’« échec », l’environnement (36%/44%), l’emploi (25%/60%), la fiscalité (22%/60%). Dans le cadre de ce bilan annuel, deux domaines cristallisent particulièrement le mécontentement de l’opinion publique : la croissance économique (13%/72%), mais surtout le pouvoir d’achat (5%/85%). Pour ce dernier domaine d’action, la virulence des critiques est telle qu’elle transcende largement les clivages partisans ; seuls 12% des sympathisants de droite émettent un jugement positif (contre 73% un jugement négatif).
Une gauche toujours en quête de leader
Qu’il s’agisse de la question portant sur le meilleur leader de gauche ou celle ayant trait à son chef de fil le plus approprié, le même constat s’impose. Au fil des vagues de notre baromètre, et malgré le bon résultat de Ségolène Royal aujourd’hui, aucune personnalité ne parvient à émerger de façon réellement significative et pérenne. Preuve supplémentaire de ce leadership pour l’heure introuvable : au-delà des perceptions du grand public, les écarts séparant les différents protagonistes ne sont pas signifiants, que ce soit du côté des sympathisants de gauche, ou plus précisément du côté de ceux se déclarant proches du PS.
Et si c’était à refaire…
Preuve du mécontentement quant au pouvoir en place, les résultats de notre intention de vote « fictive ». Si le second tour de l’élection devait se jouer dimanche prochain, sur les suffrages exprimés, il apparaît maintenant que Ségolène Royal l’emporterait contre Nicolas Sarkozy, avec un score rigoureusement identique, mais cette fois-ci en sa faveur, à celui de l’an passé (53% versus 47%). Ce résultat sanctionne sans doute le bilan annuel peu glorieux de Nicolas Sarkozy : il peut également constituer pour la gauche un espoir de se positionner en alternative crédible au gouvernement.
Stéphane Marder, directeur général adjoint de LH2
Sondage réalisé par téléphone les 2 et 3 mai 2008 par l'institut LH2 pour le site nouvelobs.com. L'enquête a été réalisée selon la méthode des quotas auprès de 1004 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.
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