04 septembre 2006

Ségolène Royal réplique à ses détracteurs ...

"Bien sûr que je tiendrai, malgré les coups, d'où qu'ils viennent, et je tiendrai grâce à vous", a déclaré dimanche 3 septembre Ségolène Royal, favorite pour l'investiture socialiste à l'élection présidentielle, en déplacement à la Fête de la Rose à Florac (Lozère), où l'ont accueillie 2.000 militants dans une salle chauffée à blanc."Et ce n'est pour l'instant qu'un entraînement", a ironisé la présidente de la région Poitou-Charentes, réaffirmant sa détermination, après les vives attaques dont elle a été la cible cette semaine.Martine Aubry, maire PS de Lille, a ainsi jugé vendredi que la présidentielle "n'était pas une affaire de mensurations".

Le lendemain, Nicolas Sarkozy dénonçait dans Le Figaro Magazine" le "vide sidéral des idées" de Ségolène Royal. "Les moyens de maîtriser sa vie"A Florac, Ségolène Royal lui a répondu dès l'entame de son discours, prenant soin de ne jamais citer le nom du président de l'UMP : "Désolée, je ne suis pas venue avec Johnny... Aujourd'hui, ma vedette à moi, c'est vous!" "Le leader de la droite avait 1.000 policiers à Marseille hier pour l'université d'été de son parti... Moi, j'ai 2.000 citoyens!", a-t-elle poursuivi, déclenchant une salve d'applaudissements. "Je n'incarne pas la rupture, je ne veux pas casser", a-t-elle enchaîné. "J'ai pour ambition de donner à chacun les moyens de maîtriser sa vie et non de la subir. Cela passe par des conditions décentes de logement et d'emploi."

Elle a tenu à démontrer à ses détracteurs qu'elle avait des propositions concrètes. A la veille de la rentrée scolaire, le thème de l'école a été largement développé: "Le projet des socialistes sera très ambitieux pour l'école, socle de la valeur travail, de l'apprentissage de la réussite et de l'accession à un métier", a-t-elle promis. "Tous les moyens retirés par la droite à l'Education nationale seront rétablis. La publication des statistiques de la violence scolaire démontre que ce fléau n'a pas reculé."Elle a évoqué la création d'une "école des parents" pour "les aider et que chacun prenne ses responsabilités". Pour aider les enseignants en situation difficile, Ségolène Royal propose "la création d'un deuxième poste d'enseignant dans les classes qui le nécessitent" ainsi qu'un soutien scolaire individuel gratuit pour tous les enfants qui en ressentent le besoin. A l'université, elle compte imposer un tutorat à tous les étudiants inscrits en deuxième cycle pour aider ceux du premier cycle.

Autre sujet abordé : le syndicalisme. "Il faut faire émerger un syndicalisme de masse, pour la défense des droits fondamentaux comme le droit de grève et un contrat de travail sécurisé, que veulent briser le MEDEF et l'UMP", a-t-elle plaidé, souhaitant que "le rapport de force entre le capital et les travailleurs redevienne une dynamique positive".

Ségolène Royal a été accueillie en Lozère par plusieurs personnalités socialistes du Languedoc-Roussillon, parmi lesquelles Georges Frêche, président de la région, Hélène Mandroux, maire de Montpellier, Robert Navarro, président de la Fédération PS de l'Hérault (6.000 adhérents) et Damien Alary, président du conseil général du Gard.

Source : Nouvel Obs Internet du 3 sept 2006