29 janvier 2007

Ségolène Royal repart "toute regonflée" des Antilles

Après deux journées passées à sillonner la Martinique et la Guadeloupe, Ségolène Royal a conclu dimanche sa tournée antillaise par un bain de foule électoral dans la plus ancienne commune de l'île de Basse-Terre.

"Je ne veux pas faire un discours plus long pour garder du temps pour vous parler, pour vous toucher, pour vous écouter et pour repartir toute regonflée", a déclaré la candidate socialiste à la présidentielle sur une petite estrade dressée sous les manguiers de Vieux-Habitants, à 7.000 kilomètres des turbulences parisiennes.

Dans sa brève allocution, après une visite où elle n'a pas souhaité commenter le cas Frêche, elle a rendu hommage à deux sportifs français originaires de la Guadeloupe, Lilian Thuram et Marie-Jo Pérec.

"Ils sont à l'image du peuple guadeloupéen et du peuple français dans son entier avec ses qualités de travail d'endurance, de confiance de gaieté, de victoire arrachée par la confiance, par l'entraînement aussi", a-t-elle expliqué.

Elle a ensuite pendant dix minutes fendu la foule massée sur la petite place sous l'oeil de ses gardes du corps, serrant des mains, embrassant les enfants et récoltant des mots d'encouragement.

"On croit en vous", lance une jeune femme. "Battez vous!", lui intime un homme.

"Toute réunion publique populaire est regonflante. C'est le coeur, c'est le centre même de la démocratie", a-t-elle confié aux journalistes qui l'interrogeaient sur cette nouvelle habitude d'aller au contact physique de ses partisans, prise pendant ces trois jours aux Antilles.

"La ferveur est là, les gens viennent là, ils ont envie que je sois à leur contact et pas séparée d'eux par un cordon de caméras et de photographes", a expliqué la première femme à avoir une véritable chance d'accéder à l'Elysée.

"LES FONDATIONS DE LA MAISON FRANCE"

"Je me ressource et je me construis à partir des énergies positives", a-t-elle ajouté au terme d'une semaine où la droite l'a attaquée sur sa "légèreté" après ses propos sur les sous-marins nucléaires, le Québec ou les Corses.

Au milieu de dizaine de Guadeloupéens ravis de l'approcher, elle a de nouveau défendu sa méthode de campagne participative, qui suscite des interrogations au Parti socialiste.

La présidente de Poitou-Charentes entend lutter contre la "dislocation" du lien entre électeurs et classe politique "pour rebâtir de façon extrêmement solide la maison France".

En écoutant les Français, "je construis aujourd'hui les fondations de la maison France", a-t-elle expliqué.

Le programme officiel de cette dernière journée prévoyait un "pique-nique républicain" sur la plage du village, fief de Victorin Lurel, président socialiste de la région Guadeloupe.

Devant l'affluence, des petits chapiteaux et une tribune ont été montés, qui portait pour la première fois depuis trois jours l'emblème du PS, le poing et la rose.

Pendant deux heures, des habitants et des militants arborant des t-shirts "La Guadeloupe avec Ségolène Royal" s'y sont livrés à un "débat participatif" cher à la candidate mais en son absence.

Le cortège officiel est arrivé au bout de l'île luxuriante, qui abrite un parc naturel, avec près de deux heures de retard. Elle a déjeuné chez Victorin Lurel avant de reprendre l'avion pour Paris, où elle est attendue lundi matin.