29 janvier 2009

Pour sortir de la crise, privilégions les réformes structurelles

Le 27 janvier 2009

Le PS a finalement décidé de déposer une motion de censure. Je ne reviendrai pas sur les réserves exprimées la semaine passée mais plutôt sur les enjeux de la période.

Le contre-plan de relance que nous avons présenté a certes le mérite d'exister. À travers les dispositions qu'il comporte, il est en quelque sorte le revers social de la politique privilégiant l'investissement, mise en oeuvre par le gouvernement. Cela veut dire qu'il ne s'en distingue pas fondamentalement. Il s'agit pour l'essentiel dans les deux cas de mesures conjoncturelles qui, comte-tenu des limites inhérentes à ce genre de mécanisme, ne pourront suffire à enclencher et consolider un mouvement de relance.

La véritable question, si l'on veut bien considérer qu'une des causes majeures de nos difficultés réside dans la perte de confiance des acteurs économiques et sociaux, est bien celle de la « direction » que l'on veut donner au pays. Barack Obama ne s'y est, lui, pas trompé en commençant par assigner à son plan un objectif qui va au-delà de la seule relance : celui d'une économie fondée sur l'innovation et plus encore sur une « croissance verte ». Il a ainsi clairement indiqué aux Américains les enjeux du redressement à opérer et la stratégie pour y parvenir.

Plutôt que de débattre à longueur d'antennes du choix qu'il conviendrait de faire entre soutien à l'offre ou à la demande, ne conviendrait-il pas mieux de mettre en avant les réformes de structure indispensables pour reconstruire notre système de production en privilégiant les technologies « vertes ». Certes, le conseil européen a arrêté à l'automne un plan climat. Mais celui-ci, pour utile qu'il soit, privilégie une approche par trop réglementaire. Il affiche une carence quasi totale s'agissant des (nécessaires mais inexistantes) politiques coordonnées à l'échelle européenne en matière de maîtrise et de renouvellement des énergies.

Cette carence est lourde de menaces pour l'avenir. Elle laisse craindre en effet qu'en privilégiant le court terme, les politiques suivies s'avèrent inefficaces et surtout ne nous préparent pas au monde nouveau qui va sortir de la crise.

Gaëtan Gorce