31 mars 2010

Des pactes entre ténors ... une autre forme du TSS ?


Les deux rivales dont l'une veut supplanter l'autre. Deux visages et deux volontés, l'un plus gaullien «bling-bling», et l'autre plus doux, mais toutes deux aussi déterminées. L'une à déjà essayé l'autre pas et toutes deux ne sont pas encore en lice pour 2012. La presse privilégie la plus douce, plus à gauche d'apparence en lui donnant selon les sondages 52 % contre 48 % à Sarkozy. Quant à la seconde d'expression plus volontaire, est loin derrière, mais l'est-elle vraiment ? Le score de 61 % fait aux élections régionales montre qu'elle n'est pas rejetée comme d'aucuns pourraient le penser voire le souhaitent. Dans une région séculairement de droite faire ce score après le premier en 2004 qui l'a porté présidente du Poitou-Charentes est une prouesse reléguant son principal adversaire Dominique Bussereau ministre des transports à plus de 20 points, malgré le forcing de la droite orchestré par Sarkozy. De plus, elle a réussit au second tour de bénéficier du sursaut des abstentionnistes en ayant eu un report de voix important sur son nom réussissant à contenir le FN voir ici. Certes, ce n'est pas le meilleur score fait par les présidents sortants du PS, en Midi-Pyrénées Martin Malvy fait 67,8 %, historique, mais il ne ternit pas celui de Ségolène, la région Midi-Pyrénées, n'est pas celle du Poitou-Charentes.



Ce score comme d'aucuns pourraient le penser lui donne un nouvel élan national d'autant plus qu'il a été acquit par une démarche novatrice contre tous les appareils politiques en rassemblant au premier tour des écologistes, des centristes du Modem, la société civile voire des communistes, ce qui démontre à ceux qui mettent en doute ses compétences qu'elle est pugnace cette Ségolène, n'ayant pas hésité à leur faire de la place sur sa liste. Elle jouait gros, battue elle n'existait plus, elle a prit ce risque d'avoir contre elle les appareils des partis. A-t-elle eu raison, oui, puisqu'elle a osé en faisant preuve d'audace, d'autant que l'on sait bien qu'il vaut mieux faire alliance au premier tour qu'au second c'est plus clair et moins combinard.

Elle devient ainsi une réelle change pour la France comme l'écrit dans Marianne 2. fr Alain Jules dans son article «Aubry veut-elle éliminer Royal en 2012 ?»

Qui pourrait en douter ? Si ce n'est pas forcement elle, ses autres compagnons très probablement, eu égard aux fraudes lors de la désignation du poste de secrétaire général, ils aimeraient la voir au diable.



C'est étonnant, de lire un article qui fait l'éloge de Ségolène Royal et de déclarer que le PS veut passer outre les primaires ? Il enchaine, les cadres imaginent donc de se réunir entre eux pour désigner un candidat unique d'où, ces pactes bidons de non agression plutôt que le TSS. On fait donc des accords avant primaires tendant à dégager un consensus c'est à dire une coalition mais est-ce bien réaliste ? Ce sont déjà déclarés François Hollande qui souhaite qu'elles soient le plutôt possible et Manuel Valls y pense, il serait étonnant qu'ils marchent dans la combine. Et puis, le PS n'est pas seul, les écologistes ont leur mot ainsi que le front de gauche sachant qu'un candidat de gauche se doit de faire un programme qui aurait l'assentiment de ces forces politiques. Un tel scénario conduirait à une explosion du PS entrainant sa perte, sachant que ses adhérents et sympathisants attendent cette primaire pour désigner leur candidat. Or, faire un programme avec Ségolène Royal, c'est s'exposer à des arguments d'ouverture qu'ils ont déjà rejetés, cela ne va pas être simple, elle sait ce qu'elle veut et la menace de partir seule au combat est présente !



Quand aux deux autres Hollande et Valls leur prise de position sur les retraites par l'allongement de la durée de cotisation sous certaines conditions risque de conduire à des jours sombres au PS. «Le rôle de la gauche n'est pas de nier les changements démographiques, ni cacher l'ampleur des déficits» a déclaré Manuel Valls dans un entretien au Monde, appelant les socialistes à un pacte national.



Selon Alain Jules ce pays a besoin d'une vraie thérapie féminine et ce n'est pas Martine Aubry qui peut conduire cette mission, mais plutôt celle qui sort renforcée du scrutin des régionales. En effet, se sont les présidents de régions qui ont été au feu et non la première secrétaire du PS, même si elle les a soutenus par ses déplacements sauf en Poitou-Charentes qui ont été refusés.



Il est donc paradoxal que ce soit Martine Aubry qui soit encensée par la presse. Ségolène bouscule les clivages, elle apporte une modernité politique dans ce pays rongé par les oppositions séculaires ou chacun veut montrer sa force pour dominer l'autre, et de plus elle a des idées. Une vision futuriste de la politique par l'échange et la concession sachant que l'on ne peut gouverner seul et que l'on a besoin de toutes les idées et bonnes volontés dès lors qu'elles conduisent au même but sans dogmatisme.



Une femme présidente avouez que cela changerait de Sarkozy, quel bouleversement enfin, ne sont-elles pas majoritaires dans ce pays ! Quel espoir pour la France, c'est une femme droite ferme sur ses jambes, à l'aise dans son temps, grande par ses origines familiales et son parcours et sans compromission. La France n'aurait-elle pas une autre allure que celle de notre président à la démarche d'un déménageur ?

Guillaume Paumier – Flickr/Wikimedia commons - cc, document copié sur Marianne 2.fr