02 juin 2010

Les idées de Ségolène Royal vont devenir un patrimoine commun du PS

Les ségolénistes se félicitent de la reprise de leurs positions sur la rénovation du parti.

Le député Arnaud Montebourg a rendu lundi son rapport sur la rénovation du PS. Grande innovation : les primaires ouvertes. Tous les sympathisants de gauche pourront désigner le candidat socialiste pour 2012. Un vote final des militants aura lieu le 24 juin.

Seul point en suspens : le calendrier. Ces primaires auront lieu soit à l'automne 2011, soit à l'été de la même année s'il y a plus de quatre candidats en lice. Ce point devra être tranché en janvier 2011. Les partisans de DSK penchent sur une date tardive afin de laisser du temps au patron du FMI pour démissionner.

Pour apaiser les tensions, le rapport Montebourg a été discuté dans une commission regroupant des représentants de tous les courants du PS : des proches d'Aubry, Royal...
Et dans ces propositions, on reconnaît bien la patte des ségolénistes.

1. Les primaires ouvertes, "une victoire pour Ségolène Royal"

Le débat sur les primaires agite le PS depuis un moment. Les socialistes ont dans leur tête l'exemple italien où le maire de Rome Walter Veltroni avait été désigné candidat du Parti Démocrate (centre-gauche) pour les législatives 2008 par trois millions et demi de sympathisants. Un exemple pas forcément pertinent vu que la droite du Premier ministre sortant Silvio Berlusconi a remporté le scrutin.

Sur France Inter, en novembre 2007, lors de la désignation de Veltroni, Ségolène Royal avait souhaité "faire la même chose en France", saluant un "formidable mouvement de rassemblement et de dynamisme".

L'idée a ensuité été reprise par plusieurs autres cadres du PS comme Arnaud Montebourg ou le député Pierre Moscovici, ex-proche de DSK.

Joint par Le Post, le député Jean-Louis Bianco proche de Ségolène Royal et membre de la commission Montebourg, se félicite de la future tenue de ces primaires.

"C'est une victoire pour Ségolène Royal, elle a été la première à porter ce thème avec force", affirme-t-il.

2. La tranparence des primaires : une revendication ségoléniste

Sur la procédure de ces primaires, le rapport Montebourg prévoit que "le dépouillement sera public et donnera lieu à un procès-verbal et à une transmission directe des résultats par sms ou téléphone et visible sur Internet en temps réel."

C'est une demande des proches de Royal. Notamment de Dominique Bertinotti (photo), maire du 4e arrondissment de Paris, jointe par Le Post en avril.

Recontactée, l'élue parisienne, également membre de la commission Montebourg, raconte que les négociations sur ce point n'ont été "ni faciles, ni difficiles, mais il a fallu être persévérant".

3. Un numéro 2 pour le PS : une idée du dernier Congrès

Le rapport propose également la création d'un poste de "numéro 2" du parti, "politiquement désigné par le Congrès, qui assiste et remplace le Premier secrétaire chaque fois que nécessaire". Actuellement, il n'y a pas de n°2 officiel à la direction du PS.

En novembre 2008, lors du Congrès de Reims, Ségolène Royal avait proposé de créer le poste de "premier secrétaire délégué" pour seconder le grand chef. Deux personnes élus en même temps par les militants, un peu comme les président et vice-président américain.

Mais les ségolénistes selon eux, n'ont pas eu besoin de redéfendre cette idée au sein de la commission. "Les idées de Ségolène Royak n'ont plus besoin d'être portées par ses proches", s'amuse Dominique Bertinotti

4 Du "fait" à "l'efficacité majoritaire"

Ce ne sont pas les seules idées de Ségolène Royal reprises par la direction du PS. Le rapport prévoit de mettre en place "l'efficacité majoritaire" au sein du parti.

Lors d'un Congrès, les places au sein de la direction du PS ne seront plus réparties à la proportionnelle lors d'un scrutin à un tour (tant de sièges pour les amis de Royal, tant pour ceux de DSK....selon le score obtenu) mais selon une logique majoritaire avec un vote à deux tours. Le camp arrivant en tête au second tour aura d'office 51% des postes à la direction, le reste à la proportionelle.

Une règle qui aurait pu éviter tous les désagréments du Congrès de Reims, où aucun camp n'avait obtenu la majorité.

Dès décembre 2007, sur France2, Ségolène Royal disait déjà que "la gauche (devait) apprendre à être disciplinée" et que cette discipline passait par "la reconnaissance du fait majoritaire".

Mais ses proches ne revendiquent plus explicitement cette idée, pas très populaire. "Ce point a fait débat à la commission", note Jean-Louis Bianco. Dominique Bertinotti se contente de dire que "l'idée qu'il ne faut pas de clivages artificiels est une bonne chose."

5. "Ségolène Royal a un très bon sens de l'anticipation"

D'une manière générale, les ségolénistes pensent avoir gagné la bataille des idées. "Nos propositions deviennent des évidences" affirme Dominique Bertinotti. Elle estime aussi que Royal "a un très bon sens de l'anticipation".

Pour Jean-Louis Bianco, "nos idées sont de plus en plus partagées au sein du PS". Il juge que la "conception du parti" des ségolénistes est "très largement approuvée". "Nos idées vont devenir un patrimoine commun du PS", ajoute-t-il