05 novembre 2006

Dans l'Aude, Ségolène Royal dit sentir le "parfum de 1981"

Ségolène Royal a déclaré lors d'un déplacement dans l'Aude qu'elle ressentait le même élan que celui qui avait porté François Mitterrand à l'Elysée en 1981.

"Je ressens aujourd'hui un léger parfum de 1981 en voyant ici tous vos visages, tous vos sourires sincères",
a-t-elle déclaré samedi aux sympathisants socialistes lors d'une réunion à Narbonne.

Elle avait auparavant rencontré des militants dans une manade équestre proche du Grau-du-Roi puis parlé avec des militants PS dans les bureaux de la Fédération socialiste de l'Aude.
"Il faut sortir notre pays de l'ornière où il se trouve. Nous avons un devoir de victoire. Ce devoir, je veux le porter au nom des socialistes. Ils ne le regretteront pas", a-t-elle dit.

Evoquant la concurrence de ses deux compétiteurs Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, l'ancienne ministre a remis en avant sa position de femme. "Le débat, ils l'ont voulu, ils l'ont eu. La bulle médiatique me concernant devait éclater après ces débats, soi disant. Mais c'est ainsi, à chaque échéance, je dois refaire mes preuves. En général, d'ailleurs, on demande toujours aux femmes de refaire leurs preuves", a-t-elle expliqué.

Avant de quitter Narbonne, elle a déposé une gerbe devant une stèle à la mémoire de Léon Blum qui fut longtemps l'un des ténors politiques de cette ville.

Devant près d'un millier de militants à Carcassonne, la candidate à l'investiture interne a réaffirmé qu'elle pensait "être la plus à même de rassembler les électeurs socialistes". "Tout au long de cette campagne interne, je me suis efforcé de ne jamais blesser mes concurrents, ne jamais les attaquer, les affaiblir, au nom d'une éthique socialiste mais aussi personnelle", a-t-elle dit.
"Je ne l'ai pas fait aussi au nom d'un principe de précaution politique, a t-elle ajouté. Car celui qui sera choisi ne devra pas, ensuite, être affaibli par des propos utilisés par nos adversaires", a-t-elle ajouté.

Elle est revenue sur le problème de la délinquance. "L'autorité n'est pas un mot de droite. Les jeunes ont besoin d'autorité, les parents ont besoin d'exercer cette autorité", a-t-elle dit, suggérant l'invention du nouveau métier de "médiateur, tuteur".

La favorite des sondages a aussi proposé la création d'un "réseau de banques sociales chargées de mettre en place des micro crédits", à destination des personnes surendettées ou qui ont perdu leurs moyens de paiement.

"Les socialistes ne doivent pas avoir peur du peuple. Les voix populaires, qui nous ont manqué en 2002, ne nous sont pas acquises. 2002 ne doit pas être une fatalité. Le Pen est sans doute plus haut qu'on ne le dis", a-t-elle prévenu.

04/11/2006 - Villemaustaussou, Aude (Reuters)