17 février 2009

Le beau cadeau de Woerth à Jouyet : 71000€ !

En prenant la présidence de l'Autorité des marchés financiers, Jean-Pierre Jouyet a eu droit à un joli «welcome package» : signé de la main d'Eric Wœrth, un décret daté du 19 janvier augmente sa prime annuelle de 50%. Soit 71000€ de plus. Vive la crise !

Ami patron, ne t'expose plus aux rigueurs du secteur privé en temps de crise! Passe dans le public : tu garderas ton bonus, et il sera même augmenté ! La semaine du 19 janvier, au moment où Nicolas Sarkozy obtenait que les patrons de BNP Paribas et du Crédit Agricole renoncent à la part variable de leur rémunération, le ministre du Budget, Eric Wœrth, signait un décret augmentant d'un peu plus de 47% le bonus annuel du président de l'Autorité des marchés financiers, qui passe ainsi de 149000€ à 220000€ brut. Ledit décret est paru dans le Journal Officiel ce week-end, rapporte Le Parisien du 16 février.

L'équivalent d'un an de salaire en plus en bonus annuel !
Mieux : pour que Jean-Pierre Jouyet, qui occupe ce poste depuis le 15 décembre dernier, puisse en bénéficier, le décret prévoit un effet rétroactif au titulaire !

Cette grosse augmentation de 71000€ paraît d'autant plus inexplicable que le poste de président de l'AMF ne fait pas partie des moins bien rémunérés, au contraire ! Il appartient à la catégorie des fonctionnaires « hors échelle », réservée aux directeurs et hauts corps d'Etat, dont le barème des salaires s'échelonne de 48320,65€ à 82326,10€ annuels brut, hors indemnités, logement de fonction et autres avantages en nature — et hors bonus, bien sûr ! Le président de l'AMF n'étant pas vraiment un petit préfet, il y a fort à parier que sa paie tombe plutôt dans le haut du barème. A ce titre, l'augmentation accordée par Wœrth constitue donc pour l'ancien socialiste l'équivalent… d'un an de salaire (par an) !

Alors que la crise financière a purgé les cabinets de courtage et les sociétés de finance, on voit que, parfois, Sarkozy sait accorder de l'importance au public. Dès lors, on comprend mieux pourquoi le magazine américain Newsweek clamait « Nous sommes tous socialistes » : ça rapporte !

Lundi 16 Février 2009 - 16:19

Sylvain Lapoix