09 septembre 2006

Suez va-t-il avaler Gaz de France ?

Le 7 septembre, le gouvernement de M. Dominique de Villepin a soumis à l'Assemblée nationale un projet de loi pour la privatisation de Gaz de France (GDF) afin de permettre sa fusion avec Suez.

Pourtant M. Nicolas Sarkozy, alors ministre des finances, avait assuré en 2004 : « Je le redis avec force : conformément aux engagements du président de la République et du gouvernement, EDF et GDF ne seront pas privatisées. »

Le projet de loi supprime l'obligation pour l'Etat de détenir au minimum 70 % du capital de GDF. Celui-ci pourra ramener sa participation au sein du nouveau groupe à 34 %. A quelques mois de l'élection présidentielle, ce transfert au privé du contrôle de l'un des derniers grands groupes industriels publics inquiète jusqu'au parti majoritaire, l'Union pour un mouvement populaire (UMP).
En dépit du résultat du référendum du 29 mai 2005, indice d'une opposition populaire aux orientations libérales des gouvernements européens, l'un des premiers actes du premier ministre nommé au lendemain de ce scrutin, M. de Villepin, a été de confirmer l'entrée en Bourse de GDF, puis d'EDF. Le 25 février 2006, sur fond de manifestations contre le Contrat première embauche (CPE), M. de Villepin a dévoilé le projet de fusion de GDF avec Suez.

Depuis, le groupe privé n'a pas ménagé ses efforts pour convaincre lesparlementaires. Au point d'avoir invité certains de ces représentants du peuple à assister, en juillet dernier, dans les loges privées de Suez, à la finale de la Coupe du monde de football...

Selon ses promoteurs, la fusion permettrait de protéger Suez d'une offre publique d'achat (OPA) de l'italien ENEL. Mais, au final, c'est l'ensemble Suez/GDF qui vivrait alors sous la menace d'une OPA. (...)

Le Monde diplomatique du 8 septembre
Lire la suite de cet article inédit d'OLIVIER VILAIN