10 décembre 2006

Le leader du MRC a annoncé son ralliement à la candidate socialiste après qu'un accord a été trouvé avec le parti socialiste.

Le "Che" s'efface. Un mois après avoir déclaré sa candidature, le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen Jean-Pierre Chevènement a annoncé dimanche son retrait de la course à l'élection présidentielle 2007 et son ralliement à Ségolène Royal, après la conclusion d'un accord politique entre le MRC et le Parti socialiste.

"Personne ne me force à retirer ma candidature. Je le fais en pleine conscience pour ouvrir la voie à une dynamique positive dès le premier tour", a déclaré Jean-Pierre Chevènement lors de la convention nationale du MRC à Paris. "C'est en toute conscience que je prends la décision de retirer ma candidature au profit de Ségolène Royal".

La candidate du Parti socialiste, invitée à cette convention, a salué un "moment historique" et s'est déclarée "très heureuse de ces retrouvailles. "Ce n'est pas une union factice, ce n'est pas un rassemblement de circonstance, mais une alliance au long cours", a-t-elle affirmé.

"Ce jour est également historique", a estimé la championne des socialistes, "parce qu'il scelle une réconciliation entre la gauche du 'oui' et la gauche du 'non'" au référendum sur la Constitution européenne du 29 mai 2005.

Selon Ségolène Royal, en joignant leurs forces le PS et le MRC font "finalement aujourd'hui ce qui est espéré, ce qui était profondément attendu, c'est-à-dire un rassemblement, une union, pour que l'espoir qui se lève (...) devienne une réalité et pour que la gauche rassemblée l'emporte en mai 2007".

Le ralliement de Jean-Pierre Chevènement est la conséquence d'un "accord politique" conclu entre le MRC et le PS, sur "un programme de législature qui constitue une alternative durable à une politique de la droite".

Outre des alliances dans une quinzaine de circonscriptions aux élections législatives 2007, l'accord définit une orientation commune en matière de politique économique (augmentation du pouvoir d'achat, revalorisation du travail et notamment des bas salaires), de réforme des institutions (renforcement du rôle du Parlement, instauration d'une dose de proportionnelle lors des scrutins législatifs), ou encore de construction européenne (gouvernement économique de la zone euro, réforme de la BCE et du pacte de stabilité).

"Nous avons conclu un accord qui est un bon accord" et qui "prend en compte nos principales orientations", a souligné Jean-Pierre Chevènement dimanche. Quant à Julien Dray, membre de l'équipe de campagne de Ségolène Royal, il a évoqué "un élément très important et peut-être même un tournant dans la campagne".

Alors que la gauche antilibérale n'a toujours pas de candidat unitaire, le PS semble aujourd'hui en ordre de bataille après les ralliements des radicaux de gauche en octobre, et du MRC dimanche. Une manière d'éviter la dispersion des voix de gauche au premier tour qui avait desservi Lionel Jospin en 2002.

Affirmant partager "une exigence, une rigueur intellectuelle" avec Jean-Pierre Chevènement, Ségolène Royal a assuré dimanche saisir toute la portée de ce soutien. "J'en mesure tout le poids, et aussi la responsabilité que cela me donne, que cela vous donne, que cela nous donne", a-t-elle déclaré aux militants du MRC.