23 février 2007

SARKOZY : le ministre finance le candidat

Une campagne présidentielle, ça coûte cher. Problème, le plafond des dépenses pour le premier tour Celle de Nicolas Sarkozy, particulièrement.est limité à 13,7 millions d'euros. Alors pourquoi ne pas les augmenter ? C'est chose faite.

Selon un décret paru en catimini le 1er février au journal officiel, « le montant du plafond des dépenses électorales est multiplié par le coefficient 1,18 pour les élections auxquelles les dispositions de l'article L. 52-11 du code électoral sont applicables ». En clair, le plafond des dépenses pour le premier tour de l'élection présidentielle est porté à 16,16 millions d'euros (+18%, soit plus que les 10% d'inflation moyenne depuis 2002 avec un taux moyen de 2%), et 21,59 millions d'euros pour le second tour (au lieu de 18,3 millions).

Détail d'importance : le décret vient du premier ministre, du ministre de l'Economie et… du ministre de l'Intérieur. Pour Eric Woerth, trésorier de la campagne du candidat UMP, « il n'y a aucun rapport entre la fonction et le candidat. Zéro lien. C'est une actualisation comme à chaque élection », tranche-t-il.

On se souvient que le congrès d'investiture de Nicolas Sarkozy, porte de Versailles, à Paris, avait coûté la bagatelle de 3,5 millions d'euros, soit près d'un quart des dépenses autorisées alors pour le premier tour. Mais pour alléger l'addition, l'entourage du candidat UMP avait trouvé une combine : la première partie du congrès, avant que Nicolas Sarkozy ne prenne la parole, a été pris en charge par l'UMP. Pour la seconde, à partir du moment où le candidat a commencé son discours, les frais ont été reportés sur les comptes de campagne. Un tour de passe-passe financier qui devait donner un peu d'air aux dépenses de campagne.

Mais grâce à l'allongement du plafond, ce n'est plus de l'air, c'est l'Himalaya.

Mercredi 21 Février 2007
François Vignal, Marianne