09 septembre 2006

"Elle redonne confiance dans l'avenir"

Beaucoup de Français sont dans une situation difficile. Malgré les chiffres récents, le chômage reste très élevé, les contrats précaires se multiplient, le pouvoir d’achat stagne ou régresse et on ne voit pas se dessiner de perspectives d’avenir pour ses enfants.

En même temps, nos concitoyens doutent de l’action politique. La première force de Ségolène, c’est sa capacité à redonner confiance dans l’avenir en parlant d’abord des problèmes de la vie avec des mots simples et concrets que chacun peut comprendre. C’est pourquoi elle suscite partout un immense intérêt et attire les foules, comme dimanche 4 septembre à Florac en Lozère. La qualité de son contact avec les gens vaut n’importe quel discours. Mois après mois, elle dégage une force tranquille et souriante.

Pour autant, je ne crois pas plus à la femme qu’à l’homme providentiel. Elle est en train de démontrer qu’elle peut rassembler des hommes et des femmes différents, venus d’horizons différents, par exemple des socialistes qui ont voté oui au référendum sur l’Europe, comme d’autres qui ont voté non. À mesure que sa force à l’intérieur du PS se confirme, elle est l’objet de critiques de plus en plus vives. Certaines, venant de responsables socialistes, sont à la fois ridicules et choquantes. Elle n’y a pas répondu et elle n’y répondra pas, ce qui est déjà une autre manière de faire de la politique.

D’autres attaques viennent de Nicolas Sarkozy, ce qui n’a rien de surprenant. Plus intéressant est le fait qu’elles viennent si tôt et qu’elles soient tellement caricaturales. N’y a-t-il pas là le signe d’une peur et d’une agitation ? Même si Nicolas Sarkozy navigue fréquemment à la godille, un coup à droite, un coup à gauche, on sait de quel côté il penche, et il tombera : la suppression des 35 heures, la limitation du droit de grève, les cadeaux fiscaux aux plus aisés. Après cinq ans de gouvernement, comment certains peuvent-ils être encore incapables de distinguer leur gauche de leur droite ?

J’entends bien qu’on dit et qu’on répète que Ségolène n’a pas d’idées. Remarquons qu’elle a commencé par exprimer des valeurs, ce qui est plus important qu’un catalogue de mesures renouvelées de semaine en semaine. Ainsi pour la valeur travail : quand la droite parle de travail, c’est pour supprimer les 35 heures ; quand nous en parlons, c’est pour diminuer le chômage et la précarité. Ségolène Royal s’appuie – faut-il le rappeler – sur un socle : le projet socialiste adopté à la quasi-unanimité par les militants. Elle aura l’occasion, semaine après semaine et dans des débats de fond, d’imprimer sa marque et de définir sa vision. Mais n’allons pas plus vite que la musique. La campagne pour que les socialistes choisissent leur candidat à la présidentielle s’ouvre le 4 octobre. Elle s’achèvera par un vote démocratique de plus de 200 000 militants le 16 novembre.

Après, viendra le temps des accords à gauche et du combat frontal contre la droite, bilan contre bilan, projet contre projet. D’ici là, même si les sondages ne font pas l’élection, réjouissons-nous de voir que nous avons au moins un candidat capable de gagner l’élection présidentielle de 2007.

Par Jean-Louis Bianco, l’un des porte-parole de campagne de Ségolène Royal.

(député, président du Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence)