21 septembre 2006

Ségolène Royal : "le pouvoir ne me changera pas!"

Ségolène Royal, qui réunissait mardi soir plusieurs centaines de ses partisans et membres de son état-major à Bondy, près de Paris, s'est empressée de leur signifier qu'elle ne se laisserait pas enfermer dans une campagne à usage interne. "Il n'y a pas pour moi de débats internes et de débats externes, il y a un débat avec les Français", a-t-elle taclé.
Au risque d'être encore accusée de contourner le PS, la favorite des sondages à gauche a donné le coup d'envoi des "débats participatifs" qu'elle entend lancer prochainement sur le terrain par l'intermédiaire de ses 470 comités locaux "Désirs d'avenir", dont de nombreux représentants étaient présents dans la petite salle des fêtes de la mairie de Bondy. Une version grandeur nature des débats qu'elle organise déjà sur son forum sur Internet (www.desirsdavenir.org). Une méthode de "démocratie participative" inspirée des "conseils de citoyens" créés à Porto Alegre au Brésil. Objectif : faire "parler les citoyens" sur les "valeurs" qu'elle "décline" depuis plusieurs mois, telles que "l'ordre juste", et puiser des idées dans "l'intelligence collective".
Soucieuse de ne pas être accusée de trahir le projet du PS pour 2007, elle a souligné que ces "débats participatifs" permettraient aussi de "mettre le peuple au coeur du projet des socialistes". Attirer les "catégories populaires". Mais Ségolène Royal n'entend pas s'adresser seulement aux militants de son parti. "Il va falloir attirer des citoyens qui ne sont pas au PS. Il y en a encore beaucoup", a-t-elle demandé à ses partisans, chargés de porter sa parole sur le terrain "en harmonie avec les fédérations du PS". Elle a notamment estimé qu'il y avait "un fort réservoir de voix" chez les "catégories populaires".
"A vos sacs à dos!" En détaillant ce dispositif clé de sa campagne, Ségolène Royal ringardise ses compétiteurs. "C'est beaucoup plus difficile que d'aller faire des suites de meetings, où on arrive, on est sur la tribune, on délivre un discours (...), on se fait applaudir, il y a quelques cornes de brume et on replie les tréteaux et on recommence dans la ville voisine", a-t-elle raillé. "Ca viendra le moment venu" mais "je pense qu'une campagne ne se conduit aujourd'hui plus du tout comme ça".
Se projetant déjà dans l'hypothèse de sa victoire en 2007, elle a promis que l'exercice du pouvoir ne le corromprait pas: "moi le pouvoir ne me changera pas! C'est un des engagements que je peux vous faire". A près de dix jours de l'ouverture du dépôt des candidatures au PS, Ségolène Royal a également fait étalage de ses forces: "une quarantaine de fédérations socialistes", de "nombreux" maires "de grandes villes" et des parlementaires "de plus en plus nombreux". (AP)
NOUVELOBS.COM 20.09.06