28 septembre 2006

Pierre Mauroy choisit Ségolène Royal

28.09.06 - LILLE (AP)
Pierre Mauroy, ancien Premier ministre et sénateur PS du Nord, s'est officiellement prononcé jeudi en faveur de la candidature de Ségolène Royal à l'investiture du Parti socialiste, a-t-il annoncé lors d'une conférence de presse à Lille.
Entouré des représentants de la fédération socialiste du Nord, M. Mauroy a demandé que le PS se réunisse pour "faire de Ségolène Royal notre candidate à la prochaine élection présidentielle". Pierre Mauroy, qui est également président de la Communauté urbaine de Lille, a déclaré que l'élan en faveur de Ségolène Royal est dû à "un vaste mouvement populaire" et à "une très forte aspiration au changement" de la part des Français.

21 septembre 2006

Ségolène Royal : "le pouvoir ne me changera pas!"

Ségolène Royal, qui réunissait mardi soir plusieurs centaines de ses partisans et membres de son état-major à Bondy, près de Paris, s'est empressée de leur signifier qu'elle ne se laisserait pas enfermer dans une campagne à usage interne. "Il n'y a pas pour moi de débats internes et de débats externes, il y a un débat avec les Français", a-t-elle taclé.
Au risque d'être encore accusée de contourner le PS, la favorite des sondages à gauche a donné le coup d'envoi des "débats participatifs" qu'elle entend lancer prochainement sur le terrain par l'intermédiaire de ses 470 comités locaux "Désirs d'avenir", dont de nombreux représentants étaient présents dans la petite salle des fêtes de la mairie de Bondy. Une version grandeur nature des débats qu'elle organise déjà sur son forum sur Internet (www.desirsdavenir.org). Une méthode de "démocratie participative" inspirée des "conseils de citoyens" créés à Porto Alegre au Brésil. Objectif : faire "parler les citoyens" sur les "valeurs" qu'elle "décline" depuis plusieurs mois, telles que "l'ordre juste", et puiser des idées dans "l'intelligence collective".
Soucieuse de ne pas être accusée de trahir le projet du PS pour 2007, elle a souligné que ces "débats participatifs" permettraient aussi de "mettre le peuple au coeur du projet des socialistes". Attirer les "catégories populaires". Mais Ségolène Royal n'entend pas s'adresser seulement aux militants de son parti. "Il va falloir attirer des citoyens qui ne sont pas au PS. Il y en a encore beaucoup", a-t-elle demandé à ses partisans, chargés de porter sa parole sur le terrain "en harmonie avec les fédérations du PS". Elle a notamment estimé qu'il y avait "un fort réservoir de voix" chez les "catégories populaires".
"A vos sacs à dos!" En détaillant ce dispositif clé de sa campagne, Ségolène Royal ringardise ses compétiteurs. "C'est beaucoup plus difficile que d'aller faire des suites de meetings, où on arrive, on est sur la tribune, on délivre un discours (...), on se fait applaudir, il y a quelques cornes de brume et on replie les tréteaux et on recommence dans la ville voisine", a-t-elle raillé. "Ca viendra le moment venu" mais "je pense qu'une campagne ne se conduit aujourd'hui plus du tout comme ça".
Se projetant déjà dans l'hypothèse de sa victoire en 2007, elle a promis que l'exercice du pouvoir ne le corromprait pas: "moi le pouvoir ne me changera pas! C'est un des engagements que je peux vous faire". A près de dix jours de l'ouverture du dépôt des candidatures au PS, Ségolène Royal a également fait étalage de ses forces: "une quarantaine de fédérations socialistes", de "nombreux" maires "de grandes villes" et des parlementaires "de plus en plus nombreux". (AP)
NOUVELOBS.COM 20.09.06

17 septembre 2006

Zapatero rencontre "Zapatera"

La présidentiable socialiste Ségolène Royal s'est rendue samedi à Madrid pour participer à un débat organisé par le PSOE, au cours duquel elle a rencontré le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero.
Participant à un débat sur l'égalité organisé par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), elle a estimé que l'Europe devait désormais suivre le "modèle espagnol" en matière de parité entre hommes et femmes, un axe privilégié de la politique menée depuis deux ans par le gouvernement Zapatero. "Avant, on parlait du modèle scandinave, maintenant il faut rendre hommage au modèle espagnol" sur lequel "nous avons l'obligation de nous aligner" a dit Mme Royale, qualifiée de "vedette politique" de la journée par les médias audiovisuels locaux.
A l'issue de son entretien d'une heure avec M. Zapatero, qui a également porté sur l'Europe et le dialogue euro-méditerranéen, elle a souligné la "nécessité absolue de maîtriser les flux migratoires", un sujet qui préoccupe l'Espagne, confrontée aux arrivées massives de clandestins africains aux Canaries.
Elle a noté à ce sujet la "faible coopération" entre la France, l'Espagne et l'Italie pour contrôler les arrivées de clandestins sur le plan maritime, mais aussi pour coordonner des politiques de co-développement en Afrique.
Après Romano Prodi mardi, Mme Royal mettait fin avec M. Zapatero à une tournée axée, hormis l'étape obligée de Bruxelles, sur une Europe du sud gouvernée par une gauche pragmatique et qui vient de s'engager militairement au Liban pour y garantir la paix dans le cadre des Nations unies.
Elle a souligné samedi soir, en réponse à une question sur son expérience à l'étranger, qu'elle avait "été invitée et n'était pas allée tirer les sonnettes pour (se) donner une stature internationale".

15 septembre 2006

Ségolène en visite en Italie

En visite en Italie, Ségolène Royal s'est entretenue mardi avec leprésident du Conseil italien Romano Prodi, avec qui elle a notamment parlé économie, énergie et affaires européennes.
Selon la candidate socialiste, cette visite devrait l'aider à définir son programme en matière de politique étrangère avant son éventuelle investiture par le PS.
Elle doit également se rendre à Bruxelles mercredi et à Madrid samedi. Evoquant la nécessité de comprendre "tous les points de vue", elle a également expliqué que sa visite en Italie lui permettrait d'expliquer aux Français comment elle voit "l'avenir de l'Europe" et "le rôle de la France" sur la scène internationale.
Selon Ségolène Royal, ses entretiens avec M. Prodi se sont concentrés sur l'économie, l'énergie et les affaires européennes. L'immigration et la sécurité de l'emploi étaient également à l'ordre du jour. Les discussions ont également porté sur le projet de fusion entre Gaz de France (GDF) et la société Suez, qui ont décidé de s'allier en prévision d'une possible offre publique d'achat (OPA) de l'italien Enel sur Suez.
Ségolène Royal s'est déclarée favorable à des liens plus étroits entre entreprises françaises et italiennes pour créer des géants européens.

Ségolène Royal veut faire de la France "le pays de l'excellence environnementale"

Venue en gare de Poitiers lancer la toute première expérimentation de TER fonctionnant avec 30% de diester, Ségolène Royal a promis jeudi que si elle était "en situation en 2007" la France deviendrait "le pays de l'excellence environnementale".
"Si des décisions rapides étaient prises dans le domaine de la fiscalité écologique, la France pourrait monter plus vite en puissance sur le plan environnemental", a estimé l'ancienne ministre de l'Environnement. "L'après-pétrole est en marche", a-t-elle rappelé, dénonçant au passage "l'insupportable écart entre le discours gouvernemental à propos d'environnement et la réalité".
Début 2007, huit trains express régionaux (TER) utilisant 30% de biocarburants devraient circuler dans la région Poitou-Charentes, qu'elle préside depuis mars 2004. "Ce sont dans les éco-industries qu'il y a les emplois du futur", a-t-elle affirmé.
Mais pas question de s'arrêter en si bon chemin. Ségolène Royal a aussi fait valoir que sa région était "en train de construire le premier "lycée Kyoto" d'Europe, qui fonctionnera avec zéro énergie fossile et qui produira plus d'énergie qu'il n'en consomme".

13 septembre 2006

L'hebdomadaire américain Time consacre sa couverture à Ségolène Royal

Extraits :
"Beaucoup n'hésitent pas à lui rappeler que sa bataille n'est pas encore à mener. Les membres du PS ne choisiront en effet leur candidat officiel qu'en novembre. Mais les sondages d'opinion montrent que Royal est de loin la plus populaire des candidats possibles à gauche, et la seule qui pourrait battre Nicolas Sarkozy (…).
Délibérément, Royal évite un affrontement direct avec ses rivaux au sein du parti socialiste, une preuve, selon ses compagnons de campagne, de sa détermination à créer une nouvelle dynamique politique dans une France mise à mal par le changement, une politique de connexion directe avec les électeurs. (…)
Il y a une chose qui met très clairement Royal à part. Elle est une femme."
Time apprécie et ne se gêne pas pour critiquer ses rivaux "mâles et gris" au sein du PS, notamment Laurent Fabius et Lionel Jospin, "le désastreux candidat socialiste à la présidentielle de 2002".

12 septembre 2006

Nouveau débat en ligne : Comment donner envie à tous les salariés d’adhérer à un syndicat ?

Le renforcement des syndicats est indispensable pour rééquilibrer les relations entre partenaires sociaux. L’instauration d’un dialogue social de qualité en dépend largement.
Dans notre pays, les partenaires sociaux ne sont pas suffisamment consultés et associés aux grands choix qui préparent l’avenir. Les syndicats sont même parfois tenus à l’écart de décisions qui ont un impact décisif, et en l’espèce négatif, sur la vie des salariés, comme on l’a vu avec le CPE.
L’implantation et l’adhésion syndicale restent faibles et les rapports entre patronat et syndicats s’en ressentent. La France se caractérise ainsi par des relations sociales pauvres, qui, par ricochet, n’encouragent pas l’adhésion syndicale, laquelle affaiblit encore la qualité et le poids du dialogue social dans l’organisation du travail et des entreprises. Nous sommes enfermés dans un cercle vicieux.
Or des exemples étrangers, les pays nordiques notamment, montrent qu’un autre équilibre est possible et qu’un syndicalisme puissant est un facteur de progrès social bien sûr, mais aussi d’efficacité économique : des syndicats forts sont mieux à même d’obtenir que les salariés soient bien rémunérés et sécurisés dans leur emploi, et lorsque les salariés sont ainsi confortés, l’entreprise se porte mieux. La droite se trompe lorsqu’elle soutient que la précarisation des salariés est un passage obligé pour rendre notre économie plus forte.
J’ai décidé d’ouvrir un premier débat participatif sur cette question, à mes yeux essentielle pour renouer avec la croissance, rééquilibrer le rapport entre le travail et le capital et revitaliser le dialogue social.
Ce débat participatif est d'un type nouveau: il est ouvert sur le site, mais aussi animé par les 430 Comités locaux de Désirs d'avenir et les membres du Conseil d’animation politique, auxquels j’ai demandé d’organiser des débats, dans la forme de leur choix, sur cette question essentielle. Je vous donne rendez vous dans trois semaines pour le bilan et la synthèse de ce débat.
Ségolène Royal

Pour acceder à la suite du débat : http://desirsdavenir.org/list.php?89

10 septembre 2006

Ségolène Royal, toujours loin devant ...

Selon une enquête du Journal du Dimanche, 51% des sympathisants socialistes souhaitent qu’elle représente leur parti en 2007. D’après une autre étude du Parisien, ils sont le même pourcentage de Français à estimer que les hommes politiques ont une attitude «agressive» vis-à-vis de la présidente de Poitou-Charentes.

Pour Ségolène Royal, sondages dominicaux riment avec statu-quo. Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche*, plus d'un sympathisant du PS sur deux (51%) souhaite que la présidente de la région Poitou-Charentes représente le parti à la présidentielle de 2007, soit une très légère progression par rapport au mois de juin (+1).

Lionel Jospin arrive en deuxième position mais l'ancien premier ministre se place toujours loin derrière Mme Royal (15 %, +1).
Viennent ensuite Dominique Strauss-Kahn (10%, +2, Jack Lang (7%, -2), Bernard Kouchner (5%, -1) et Martine Aubry (4%, +1). Laurent Fabius et François Hollande restent stables à 3%.

Une autre enquête, rélaisé par l’institut CSA pour Le Parisien et I-télé**, révèle que 51% des Français estiment que les hommes politiques, «lorsqu'ils parlent de Ségolène Royal», ont une attitude «agressive» vis-à-vis d'elle, «parce que c'est une femme». A l'inverse, 43% jugent que les hommes politiques «ont une attitude semblable à celle qu'ils ont vis-à-vis de tous les leaders politiques». Les hommes (53%) sont plus nombreux que les femmes (48%) à penser que les hommes politiques se montrent «agressifs» avec la responsable socialiste.

*Sondage réalisé par téléphone du 31 août au 8 septembre, sur un échantillon de 621 sympathisants du parti socialiste, extrait de deux échantillons de 1.911 personnes, représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

**Sondage réalisé par téléphone les 6 et 7 septembre auprès d'un échantillon national de 1.004 personnes âgées de 15 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas.

09 septembre 2006

Jack Lang : "moi, j'aime Ségolène"

Jack Lang, candidat à l'investiture socialiste pour la présidentielle, a déclaré vendredi "aimer Ségolène" Royal, en faisant valoir les "grandes qualités" de la députée des Deux-Sèvres.
Interrogé sur la campagne interne au PS, l'ancien ministre a estimé "insupportable" de tenter d'opposer entre eux les présidentiables socialistes.

"Moi, j'aime Ségolène. C'est une amie, on a travaillé ensemble beaucoup, elle a de grandes qualités", a-t-il déclaré sur Canal+.

Il a énuméré "les bons critères" pour être le candidat du PS: "quel peut être le meilleur président, quel est celui qui pourra mener la campagne la meilleure face à un candidat qui sera brillant, quel est celui qui rassemblera le mieux les socialistes".
Le député du Pas-de-Calais s'est dit confiant sur la victoire du candidat de gauche à la présidentielle de 2007, sauf si les socialistes "se bagarrent" entre eux.
Selon lui, face à "une droite rejetée" et à Nicolas Sarkozy "qui fait peur", "ce sera un candidat de gauche qui sera élu l'année prochaine" à l'Elysée.
Il a toutefois mis un "seul bémol". "Nous gagnerons l'an prochain sauf si on se désaccorde, sauf si on se bagarre entre nous", a-t-il dit.

Interrogé sur l'engagement de Johnny Hallyday et Doc Gynéco aux côtés de Nicolas Sarkozy, l'ancien ministre de la Culture a indiqué ne pas vouloir "transformer les artistes en homme ou en femme sandwich". Il a ajouté qu'il préférait les voir s'engager sur "des actions positives, militantes, concrètes", comme l'ont notamment fait auprès des immigrés sans papiers les acteurs "Philippe Torreton, Charles Berling, Josiane Balasko".

Par ailleurs interrogé sur l'examen au Parlement du projet de privatisation de GDF, le candidat à l'investiture du PS pour la présidentielle a affirmé que les socialistes avaient "le devoir national de défendre le secteur public de l'énergie".
Jack Lang a dit regretter qu'"un gouvernement illégitime, en fin de course, épuisé, se permette en fin de législature d'infliger au pays une mesure aussi contre-nature que la privatisation de GDF". "La France se désarme. C'est une question d'intérêt national supérieur", a-t-il ajouté.
Il a observé que l'"héritage des grands service publics, c'est De Gaulle". "Notre devoir national est de défendre le secteur public de l'énergie", a-t-il insisté.

Interrogé sur les chances de faire reculer le gouvernement, Jack Lang a observé qu'au moment du contrat première embauche (CPE), on prédisait aux socialistes "une bataille perdue d'avance". "On s'est bagarré, bagarré, bagarré et nous avons gagné", a-t-il dit.
Le projet de loi sur l'énergie, rejeté par la gauche et l'UDF, prévoit notamment la privatisation de GDF en vue de permettre sa fusion avec Suez. L'examen du texte à l'Assemblée nationale a commencé jeudi. Plus de 137.600 amendements ont été déposés.

"Elle redonne confiance dans l'avenir"

Beaucoup de Français sont dans une situation difficile. Malgré les chiffres récents, le chômage reste très élevé, les contrats précaires se multiplient, le pouvoir d’achat stagne ou régresse et on ne voit pas se dessiner de perspectives d’avenir pour ses enfants.

En même temps, nos concitoyens doutent de l’action politique. La première force de Ségolène, c’est sa capacité à redonner confiance dans l’avenir en parlant d’abord des problèmes de la vie avec des mots simples et concrets que chacun peut comprendre. C’est pourquoi elle suscite partout un immense intérêt et attire les foules, comme dimanche 4 septembre à Florac en Lozère. La qualité de son contact avec les gens vaut n’importe quel discours. Mois après mois, elle dégage une force tranquille et souriante.

Pour autant, je ne crois pas plus à la femme qu’à l’homme providentiel. Elle est en train de démontrer qu’elle peut rassembler des hommes et des femmes différents, venus d’horizons différents, par exemple des socialistes qui ont voté oui au référendum sur l’Europe, comme d’autres qui ont voté non. À mesure que sa force à l’intérieur du PS se confirme, elle est l’objet de critiques de plus en plus vives. Certaines, venant de responsables socialistes, sont à la fois ridicules et choquantes. Elle n’y a pas répondu et elle n’y répondra pas, ce qui est déjà une autre manière de faire de la politique.

D’autres attaques viennent de Nicolas Sarkozy, ce qui n’a rien de surprenant. Plus intéressant est le fait qu’elles viennent si tôt et qu’elles soient tellement caricaturales. N’y a-t-il pas là le signe d’une peur et d’une agitation ? Même si Nicolas Sarkozy navigue fréquemment à la godille, un coup à droite, un coup à gauche, on sait de quel côté il penche, et il tombera : la suppression des 35 heures, la limitation du droit de grève, les cadeaux fiscaux aux plus aisés. Après cinq ans de gouvernement, comment certains peuvent-ils être encore incapables de distinguer leur gauche de leur droite ?

J’entends bien qu’on dit et qu’on répète que Ségolène n’a pas d’idées. Remarquons qu’elle a commencé par exprimer des valeurs, ce qui est plus important qu’un catalogue de mesures renouvelées de semaine en semaine. Ainsi pour la valeur travail : quand la droite parle de travail, c’est pour supprimer les 35 heures ; quand nous en parlons, c’est pour diminuer le chômage et la précarité. Ségolène Royal s’appuie – faut-il le rappeler – sur un socle : le projet socialiste adopté à la quasi-unanimité par les militants. Elle aura l’occasion, semaine après semaine et dans des débats de fond, d’imprimer sa marque et de définir sa vision. Mais n’allons pas plus vite que la musique. La campagne pour que les socialistes choisissent leur candidat à la présidentielle s’ouvre le 4 octobre. Elle s’achèvera par un vote démocratique de plus de 200 000 militants le 16 novembre.

Après, viendra le temps des accords à gauche et du combat frontal contre la droite, bilan contre bilan, projet contre projet. D’ici là, même si les sondages ne font pas l’élection, réjouissons-nous de voir que nous avons au moins un candidat capable de gagner l’élection présidentielle de 2007.

Par Jean-Louis Bianco, l’un des porte-parole de campagne de Ségolène Royal.

(député, président du Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence)

Suez va-t-il avaler Gaz de France ?

Le 7 septembre, le gouvernement de M. Dominique de Villepin a soumis à l'Assemblée nationale un projet de loi pour la privatisation de Gaz de France (GDF) afin de permettre sa fusion avec Suez.

Pourtant M. Nicolas Sarkozy, alors ministre des finances, avait assuré en 2004 : « Je le redis avec force : conformément aux engagements du président de la République et du gouvernement, EDF et GDF ne seront pas privatisées. »

Le projet de loi supprime l'obligation pour l'Etat de détenir au minimum 70 % du capital de GDF. Celui-ci pourra ramener sa participation au sein du nouveau groupe à 34 %. A quelques mois de l'élection présidentielle, ce transfert au privé du contrôle de l'un des derniers grands groupes industriels publics inquiète jusqu'au parti majoritaire, l'Union pour un mouvement populaire (UMP).
En dépit du résultat du référendum du 29 mai 2005, indice d'une opposition populaire aux orientations libérales des gouvernements européens, l'un des premiers actes du premier ministre nommé au lendemain de ce scrutin, M. de Villepin, a été de confirmer l'entrée en Bourse de GDF, puis d'EDF. Le 25 février 2006, sur fond de manifestations contre le Contrat première embauche (CPE), M. de Villepin a dévoilé le projet de fusion de GDF avec Suez.

Depuis, le groupe privé n'a pas ménagé ses efforts pour convaincre lesparlementaires. Au point d'avoir invité certains de ces représentants du peuple à assister, en juillet dernier, dans les loges privées de Suez, à la finale de la Coupe du monde de football...

Selon ses promoteurs, la fusion permettrait de protéger Suez d'une offre publique d'achat (OPA) de l'italien ENEL. Mais, au final, c'est l'ensemble Suez/GDF qui vivrait alors sous la menace d'une OPA. (...)

Le Monde diplomatique du 8 septembre
Lire la suite de cet article inédit d'OLIVIER VILAIN

06 septembre 2006

L'ex-Premier ministre Edith Cresson soutient Ségolène Royal

L'ancien Premier ministre socialiste Edith Cresson figure parmi les 121 "premiers participants" au "Conseil d'animation politique" créé pour soutenir la candidature de Ségolène Royal à l'investiture du PS pour la présidentielle de 2007.
Le nom de Mme Cresson, chef du gouvernement de mai 1991 à avril 1992, figure sur la liste rendue publique mardi à l'issue de la première réunion de cette instance à l'Assemblée nationale.

La semaine dernière, Mme Royal avait lancé la formation autour d'elle d'un état-major, avec trois porte-parole, les députés Arnaud Montebourg et Jean-Louis Bianco et le député européen Gilles Savary, et un "conseil politique".
Le Conseil d'animation politique réuni mardi comprend sept présidents de conseils régionaux, autant de présidents de conseils généraux, 19 députés, 12 sénateurs, trois députés européens, 14 maires, 30 premiers secrétaires de fédérations départementales et 29 autres élus et cadres fédéraux.

Font notamment partie de cette structure (pour ceux dont le ralliement à Mme Royal n'était pas connu) les sénateurs et anciens ministres Louis Mermaz (mitterrandiste historique) et Louis Le Pensec, le sénateur-maire de Nevers Didier Boulaud, les maires de La Rochelle Maxime Bono, d'Aurillac Alain Calmette et d'Auxerre Guy Férez.
On relève aussi les noms de Victorin Lurel, président de la région Guadeloupe, et de l'ex-ministre Christian Sautter, adjoint au maire de Paris.

Sont aussi membres des proches d'Arnaud Montebourg (les députés Jean Launay, Christian Paul et Gilbert Le Bris) et plusieurs élus du Nouveau Parti socialiste (NPS). C'est le cas du député de l'Aude Jacques Bascou et du sénateur de Paris David Assouline, proches de Vincent Peillon.
Selon un communiqué, ce conseil, "ouvert à toutes celles et tous ceux qui veulent le rejoindre, a vocation à s'élargir tout au long du processus de désignation du candidat socialiste" à l'Elysée.

"Au moins 70 personnes" ont pris part à sa première réunion, selon l'un des animateurs de cette structure, le député Gaëtan Gorce. Entre deux réunions du conseil ("une ou deux fois par mois"), un petit collectif de cinq hommes et autant de femmes se réunira chaque semaine, a-t-il précisé.

Le premier conseil a porté sur "les moyens de faire émerger en France un syndicalisme de masse" capable d'équilibrer davantage le pouvoir des chefs d'entreprise, indique le communiqué.
Pour ce faire, a affirmé M. Gorce, les membres du conseil rencontreront localement des responsables syndicaux, tandis que le collectif devrait rencontrer les responsables des grandes confédérations.

05 septembre 2006

Le SNJ et le SDJ protestent contre une "censure" visant Ségolène Royal

Le syndicat de journalistes SNJ et la Société des Journalistes de La Tribune protestent contre une "censure" exercée, selon eux, sur les résultats d'un sondage publié lundi dans le quotidien économique qui plaçait Ségolène Royal en tête des candidats à la présidentielle pour les questions économiques et sociales.
Le sondage CSA publié lundi par La Tribune sur les Français et la rentrée économique, comportait une question sur la confiance accordée aux candidats à la présidentielle en matière économique et sociale qui donnait Ségolène Royal en tête à 54 % devant Nicolas Sarkozy (49%) et Lionel Jospin (33%).
Cette question n'a pas été publiée lundi, ce que le SNJ et la SDJ qualifient de "censure".
François-Xavier Pietri, directeur de la rédaction de La Tribune, interrogé par l'AFP, assure qu'il n'y a pas eu censure et que cette question sera publiée mardi, au côté d'un entretien avec François Hollande sur les sujets économiques et d'un article sur l'entrée en campagne de Lionel Jospin.
"Si on avait donné la réponse sur Ségolène Royal avec le reste du sondage, les médias se seraient focalisés sur ce point, occultant le fond du sujet", estime M. Pietri.
Selon le SNJ et la SDJ, les pages étaient prêtes dimanche avec cette réponse et M. Pietri a "donné l'ordre" tard dans la soirée "d'enlever toutes les informations (infographie comprise) concernant cette question".

De nouveaux soutiens pour Ségolène

Une trentaine de premiers secrétaires de fédérations, dont la puissante fédération des Bouches-du-Rhône, apportent leur soutien à Ségolène Royal.
Dans un texte signé d’Eugène Caselli, patron de la fédération des Bouches-du-Rhône, l’une des plus importantes du parti, vingt neuf secrétaires fédéraux apportent leur soutien à la candidate socialiste préférée des Français. Une quarantaine de membres du courant NPS ont fait le même choix lundi.

«Le temps est venu d'apporter un soutien public appuyé à la candidature de Ségolène Royal».
C’est ce qu’estiment lundi 29 premiers secrétaires de fédérations socialistes. Signe de l’ampleur de ce soutien, le communiqué annonçant leur ralliement a été rédigé par Eugène Caselli, puissant premier secrétaire de la fédération des Bouches-du-Rhône, l’une des plus importantes du PS.
Pour ces «fédéraux», la députée des Deux-Sèvres est tout simplement «la candidate la mieux placée pour rassembler les socialistes et l'ensemble de la gauche». Leur soutien est aussi motivé par la défense de leur championne, qui «fait l'objet d'attaques choquantes, venues y compris de son propre camp, et souvent reprises par la droite».

Le NPS s'allie : Ce ralliement est le second qu’enregistre Ségolène Royal dans la même journée. Lundi matin en effet, une quarantaine de membres du courant NPS (Nouveau Parti Socialiste), de Vincent Peillon et Arnaud Montebourg ont également offert leur soutien à la candidate, au nom du «devoir de victoire pour 2007». Pour eux, le renouvellement des pratiques comme des dirigeants politiques est une des clés du scrutin de 2007». En affichant ainsi leur force, les partisans de Ségolène Royal veulent répondre aux critiques qui montent en interne contre leur championne.

Lundi, un porte-parole de la candidate à l’investiture, Gilles Savary, a dénoncé dans Le Monde «le fossé qui s'est installé entre l'appareil [du PS] et le peuple», et affirmé que les socialistes «doivent accepter que l'élection présidentielle procède de l'empathie entre une personnalité et le peuple de France, plutôt que d'une exclusivité militante».

Parmi les signataires du NPS, plusieurs députés -Pascal Terrasse (Ardèche), Jacques Bascou (Aude), Michel Françaix (Oise), Geneviève Gaillard (Deux-Sèvres), Jean Gaubert (Cotes d'Armor)-, des sénateurs -Jean-Pierre Masseret, également président du conseil régional de Lorraine, David Assouline-, une députée européenne (Béatrice Patrie), des premiers secrétaires fédéraux (Aisne, Aquitaine, Lot-et-Garonne, Aude, Ardèche), des conseillers généraux et des conseillers régionaux.

04 septembre 2006

Ségolène Royal réplique à ses détracteurs ...

"Bien sûr que je tiendrai, malgré les coups, d'où qu'ils viennent, et je tiendrai grâce à vous", a déclaré dimanche 3 septembre Ségolène Royal, favorite pour l'investiture socialiste à l'élection présidentielle, en déplacement à la Fête de la Rose à Florac (Lozère), où l'ont accueillie 2.000 militants dans une salle chauffée à blanc."Et ce n'est pour l'instant qu'un entraînement", a ironisé la présidente de la région Poitou-Charentes, réaffirmant sa détermination, après les vives attaques dont elle a été la cible cette semaine.Martine Aubry, maire PS de Lille, a ainsi jugé vendredi que la présidentielle "n'était pas une affaire de mensurations".

Le lendemain, Nicolas Sarkozy dénonçait dans Le Figaro Magazine" le "vide sidéral des idées" de Ségolène Royal. "Les moyens de maîtriser sa vie"A Florac, Ségolène Royal lui a répondu dès l'entame de son discours, prenant soin de ne jamais citer le nom du président de l'UMP : "Désolée, je ne suis pas venue avec Johnny... Aujourd'hui, ma vedette à moi, c'est vous!" "Le leader de la droite avait 1.000 policiers à Marseille hier pour l'université d'été de son parti... Moi, j'ai 2.000 citoyens!", a-t-elle poursuivi, déclenchant une salve d'applaudissements. "Je n'incarne pas la rupture, je ne veux pas casser", a-t-elle enchaîné. "J'ai pour ambition de donner à chacun les moyens de maîtriser sa vie et non de la subir. Cela passe par des conditions décentes de logement et d'emploi."

Elle a tenu à démontrer à ses détracteurs qu'elle avait des propositions concrètes. A la veille de la rentrée scolaire, le thème de l'école a été largement développé: "Le projet des socialistes sera très ambitieux pour l'école, socle de la valeur travail, de l'apprentissage de la réussite et de l'accession à un métier", a-t-elle promis. "Tous les moyens retirés par la droite à l'Education nationale seront rétablis. La publication des statistiques de la violence scolaire démontre que ce fléau n'a pas reculé."Elle a évoqué la création d'une "école des parents" pour "les aider et que chacun prenne ses responsabilités". Pour aider les enseignants en situation difficile, Ségolène Royal propose "la création d'un deuxième poste d'enseignant dans les classes qui le nécessitent" ainsi qu'un soutien scolaire individuel gratuit pour tous les enfants qui en ressentent le besoin. A l'université, elle compte imposer un tutorat à tous les étudiants inscrits en deuxième cycle pour aider ceux du premier cycle.

Autre sujet abordé : le syndicalisme. "Il faut faire émerger un syndicalisme de masse, pour la défense des droits fondamentaux comme le droit de grève et un contrat de travail sécurisé, que veulent briser le MEDEF et l'UMP", a-t-elle plaidé, souhaitant que "le rapport de force entre le capital et les travailleurs redevienne une dynamique positive".

Ségolène Royal a été accueillie en Lozère par plusieurs personnalités socialistes du Languedoc-Roussillon, parmi lesquelles Georges Frêche, président de la région, Hélène Mandroux, maire de Montpellier, Robert Navarro, président de la Fédération PS de l'Hérault (6.000 adhérents) et Damien Alary, président du conseil général du Gard.

Source : Nouvel Obs Internet du 3 sept 2006