Pierre Mauroy choisit Ségolène Royal
Ensemble soutenons l'action de Ségolène Royal
Beaucoup de Français sont dans une situation difficile. Malgré les chiffres récents, le chômage reste très élevé, les contrats précaires se multiplient, le pouvoir d’achat stagne ou régresse et on ne voit pas se dessiner de perspectives d’avenir pour ses enfants.
En même temps, nos concitoyens doutent de l’action politique. La première force de Ségolène, c’est sa capacité à redonner confiance dans l’avenir en parlant d’abord des problèmes de la vie avec des mots simples et concrets que chacun peut comprendre. C’est pourquoi elle suscite partout un immense intérêt et attire les foules, comme dimanche 4 septembre à Florac en Lozère. La qualité de son contact avec les gens vaut n’importe quel discours. Mois après mois, elle dégage une force tranquille et souriante.
Pour autant, je ne crois pas plus à la femme qu’à l’homme providentiel. Elle est en train de démontrer qu’elle peut rassembler des hommes et des femmes différents, venus d’horizons différents, par exemple des socialistes qui ont voté oui au référendum sur l’Europe, comme d’autres qui ont voté non. À mesure que sa force à l’intérieur du PS se confirme, elle est l’objet de critiques de plus en plus vives. Certaines, venant de responsables socialistes, sont à la fois ridicules et choquantes. Elle n’y a pas répondu et elle n’y répondra pas, ce qui est déjà une autre manière de faire de la politique.
D’autres attaques viennent de Nicolas Sarkozy, ce qui n’a rien de surprenant. Plus intéressant est le fait qu’elles viennent si tôt et qu’elles soient tellement caricaturales. N’y a-t-il pas là le signe d’une peur et d’une agitation ? Même si Nicolas Sarkozy navigue fréquemment à la godille, un coup à droite, un coup à gauche, on sait de quel côté il penche, et il tombera : la suppression des 35 heures, la limitation du droit de grève, les cadeaux fiscaux aux plus aisés. Après cinq ans de gouvernement, comment certains peuvent-ils être encore incapables de distinguer leur gauche de leur droite ?
J’entends bien qu’on dit et qu’on répète que Ségolène n’a pas d’idées. Remarquons qu’elle a commencé par exprimer des valeurs, ce qui est plus important qu’un catalogue de mesures renouvelées de semaine en semaine. Ainsi pour la valeur travail : quand la droite parle de travail, c’est pour supprimer les 35 heures ; quand nous en parlons, c’est pour diminuer le chômage et la précarité. Ségolène Royal s’appuie – faut-il le rappeler – sur un socle : le projet socialiste adopté à la quasi-unanimité par les militants. Elle aura l’occasion, semaine après semaine et dans des débats de fond, d’imprimer sa marque et de définir sa vision. Mais n’allons pas plus vite que la musique. La campagne pour que les socialistes choisissent leur candidat à la présidentielle s’ouvre le 4 octobre. Elle s’achèvera par un vote démocratique de plus de 200 000 militants le 16 novembre.
Après, viendra le temps des accords à gauche et du combat frontal contre la droite, bilan contre bilan, projet contre projet. D’ici là, même si les sondages ne font pas l’élection, réjouissons-nous de voir que nous avons au moins un candidat capable de gagner l’élection présidentielle de 2007.
Par Jean-Louis Bianco, l’un des porte-parole de campagne de Ségolène Royal.
(député, président du Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence)
L'ancien Premier ministre socialiste Edith Cresson figure parmi les 121 "premiers participants" au "Conseil d'animation politique" créé pour soutenir la candidature de Ségolène Royal à l'investiture du PS pour la présidentielle de 2007.
Le nom de Mme Cresson, chef du gouvernement de mai 1991 à avril 1992, figure sur la liste rendue publique mardi à l'issue de la première réunion de cette instance à l'Assemblée nationale.
La semaine dernière, Mme Royal avait lancé la formation autour d'elle d'un état-major, avec trois porte-parole, les députés Arnaud Montebourg et Jean-Louis Bianco et le député européen Gilles Savary, et un "conseil politique".
Le Conseil d'animation politique réuni mardi comprend sept présidents de conseils régionaux, autant de présidents de conseils généraux, 19 députés, 12 sénateurs, trois députés européens, 14 maires, 30 premiers secrétaires de fédérations départementales et 29 autres élus et cadres fédéraux.
Font notamment partie de cette structure (pour ceux dont le ralliement à Mme Royal n'était pas connu) les sénateurs et anciens ministres Louis Mermaz (mitterrandiste historique) et Louis Le Pensec, le sénateur-maire de Nevers Didier Boulaud, les maires de La Rochelle Maxime Bono, d'Aurillac Alain Calmette et d'Auxerre Guy Férez.
On relève aussi les noms de Victorin Lurel, président de la région Guadeloupe, et de l'ex-ministre Christian Sautter, adjoint au maire de Paris.
Sont aussi membres des proches d'Arnaud Montebourg (les députés Jean Launay, Christian Paul et Gilbert Le Bris) et plusieurs élus du Nouveau Parti socialiste (NPS). C'est le cas du député de l'Aude Jacques Bascou et du sénateur de Paris David Assouline, proches de Vincent Peillon.
Selon un communiqué, ce conseil, "ouvert à toutes celles et tous ceux qui veulent le rejoindre, a vocation à s'élargir tout au long du processus de désignation du candidat socialiste" à l'Elysée.
"Au moins 70 personnes" ont pris part à sa première réunion, selon l'un des animateurs de cette structure, le député Gaëtan Gorce. Entre deux réunions du conseil ("une ou deux fois par mois"), un petit collectif de cinq hommes et autant de femmes se réunira chaque semaine, a-t-il précisé.
Le premier conseil a porté sur "les moyens de faire émerger en France un syndicalisme de masse" capable d'équilibrer davantage le pouvoir des chefs d'entreprise, indique le communiqué.
Pour ce faire, a affirmé M. Gorce, les membres du conseil rencontreront localement des responsables syndicaux, tandis que le collectif devrait rencontrer les responsables des grandes confédérations.
"Bien sûr que je tiendrai, malgré les coups, d'où qu'ils viennent, et je tiendrai grâce à vous", a déclaré dimanche 3 septembre Ségolène Royal, favorite pour l'investiture socialiste à l'élection présidentielle, en déplacement à la Fête de la Rose à Florac (Lozère), où l'ont accueillie 2.000 militants dans une salle chauffée à blanc."Et ce n'est pour l'instant qu'un entraînement", a ironisé la présidente de la région Poitou-Charentes, réaffirmant sa détermination, après les vives attaques dont elle a été la cible cette semaine.Martine Aubry, maire PS de Lille, a ainsi jugé vendredi que la présidentielle "n'était pas une affaire de mensurations".
Le lendemain, Nicolas Sarkozy dénonçait dans Le Figaro Magazine" le "vide sidéral des idées" de Ségolène Royal. "Les moyens de maîtriser sa vie"A Florac, Ségolène Royal lui a répondu dès l'entame de son discours, prenant soin de ne jamais citer le nom du président de l'UMP : "Désolée, je ne suis pas venue avec Johnny... Aujourd'hui, ma vedette à moi, c'est vous!" "Le leader de la droite avait 1.000 policiers à Marseille hier pour l'université d'été de son parti... Moi, j'ai 2.000 citoyens!", a-t-elle poursuivi, déclenchant une salve d'applaudissements. "Je n'incarne pas la rupture, je ne veux pas casser", a-t-elle enchaîné. "J'ai pour ambition de donner à chacun les moyens de maîtriser sa vie et non de la subir. Cela passe par des conditions décentes de logement et d'emploi."
Elle a tenu à démontrer à ses détracteurs qu'elle avait des propositions concrètes. A la veille de la rentrée scolaire, le thème de l'école a été largement développé: "Le projet des socialistes sera très ambitieux pour l'école, socle de la valeur travail, de l'apprentissage de la réussite et de l'accession à un métier", a-t-elle promis. "Tous les moyens retirés par la droite à l'Education nationale seront rétablis. La publication des statistiques de la violence scolaire démontre que ce fléau n'a pas reculé."Elle a évoqué la création d'une "école des parents" pour "les aider et que chacun prenne ses responsabilités". Pour aider les enseignants en situation difficile, Ségolène Royal propose "la création d'un deuxième poste d'enseignant dans les classes qui le nécessitent" ainsi qu'un soutien scolaire individuel gratuit pour tous les enfants qui en ressentent le besoin. A l'université, elle compte imposer un tutorat à tous les étudiants inscrits en deuxième cycle pour aider ceux du premier cycle.
Autre sujet abordé : le syndicalisme. "Il faut faire émerger un syndicalisme de masse, pour la défense des droits fondamentaux comme le droit de grève et un contrat de travail sécurisé, que veulent briser le MEDEF et l'UMP", a-t-elle plaidé, souhaitant que "le rapport de force entre le capital et les travailleurs redevienne une dynamique positive".
Ségolène Royal a été accueillie en Lozère par plusieurs personnalités socialistes du Languedoc-Roussillon, parmi lesquelles Georges Frêche, président de la région, Hélène Mandroux, maire de Montpellier, Robert Navarro, président de la Fédération PS de l'Hérault (6.000 adhérents) et Damien Alary, président du conseil général du Gard.
Source : Nouvel Obs Internet du 3 sept 2006